Accusé par les autorités d’« agissements déstabilisateurs et subversifs », le directeur de la section droits de l’homme de la Minusma Guillaume Ngefa est désormais persona non grata au Mali. Son expulsion survient alors que l’avenir de la Minusma pose question.
L’annonce de l’expulsion du chef de la section droit de l’homme de la Munusma a été faite dimanche soir par les autorités de transition. Elles accusent Guillaume Ngefa d’« agissements déstabilisateurs et subversifs ». Il s’agit en fait des suites de l’affaire Aminata Dicko. Le 27 janvier dernier, la vice-présidente de l’association Kisal dénonçait, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, les exactions de l’armée malienne et de ses supplétifs russes. Bamako ne reconnait ni les propos, ni la qualité d’Aminata Dicko, et tient le chef droits de l’homme de la Minusma pour responsable.
Car pour Bamako, la question des droits humains est « instrumentalisée », « politisée » au service « d’agendas cachés. » Ces termes sont employés dans les communiqués et discours officiels, à chaque fois qu’une voix ose évoquer la restriction des libertés civiques dans le pays ou, pire encore, les allégations d’exactions portées contre l’armée malienne et ses supplétifs russes. Une manière de disqualifier d’office les défenseurs des droits humains au nom, toujours, de la souveraineté nationale.
SOURCE : RFI