Il est néanmoins décrié par plusieurs associations LGBTQ qui le considèrent comme un « danger » pour leur communauté.
C’est une première dans le monde arabe. L’avocat tunisien Mounir Baatour, qui affiche son homosexualité et se présente comme défenseur des droits des LGBTQ, a déposé, jeudi 8 août, sa candidature pour la présidentielle en Tunisie. Pour le Parti libéral, la formation dont il est président, cette candidature est « une première qui fera, nul doute, référence dans l’histoire : un candidat ouvertement gay se déclare candidat à l’élection présidentielle tunisienne ».
« Le fait que je sois homosexuel ne change rien du tout. C’est une candidature comme les autres qui n’a rien d’unique. J’ai un programme économique, social, culturel et éducatif de tout ce qui intéresse les Tunisiens dans leur vie quotidienne », a déclaré Mounir Baatour. Cet avocat à la Cour de cassation, avait purgé en 2013 trois mois de prison pour « sodomie » avec un lycéen de 17 ans, des faits qu’il a toujours niés. Les candidatures de personnes condamnées pénalement peuvent être acceptées en Tunisie, sauf si les jugements sont assortis d’une peine d’interdiction à se présenter.
Opposition d’associations LGBTQ
Toutefois, près d’une vingtaine d’associations défendant les droits des personnes homosexuelles et trans en Afrique du Nord et sur le pourtour méditerranéen ont estimé, dans une pétition, que Mounir Baatour représente « non seulement une menace, mais aussi un énorme danger » pour la communauté LGBTQ. « Nous ne soutenons pas la candidature de M. Baatour (…) qui ne représente en aucun cas la communauté LGBTQ, ni notre mouvement en Tunisie », ont écrit les auteurs de cette pétition.