Les résultats du baccalauréat viennent de tomber en Côte d’ivoire, au Sénégal au Burkina Faso et au Tchad… Ils ne dépassent pas les 42%.
Si le nombre de candidats au baccalauréat croît fortement d’année en année en Afrique de l’Ouest, les taux de réussite restent relativement faibles : 42%, pour cet examen toujours prestigieux.
Au Sénégal
Le taux de réussite au baccalauréat général s’élève en 2019 à 37,65% (35,9% en 2018). Le directeur de l’Office du bac sénégalais, Socé Ndiaye, ne trouve pas d’explication à ces faibles résultats : « S’il y a 37% de réussite, c’est parce les 73% ne sont pas passés, alors qu’on a mis les mêmes moyens pour tous les élèves. On doit revoir comment faire pour corriger cela. » Les raisons généralement invoquées sont les grèves récurrentes : les enseignants n’arrivent jamais à finir les programmes dans les temps, laissant ainsi les candidats livrés à l’incertitude et au stress.
Au pays de Léopold Sédar Senghor, le baccalauréat reste toujours aussi prestigieux et donne accès à l’université. En même temps, les universités sont bondées et manquent d’enseignants. Les faibles résultats au bac ont pour seul mérite de limiter l’accès aux amphithéâtres déjà engorgés.
L’examen au Sénégal connaît aussi un grave problème de fraude, impliquant aussi bien les élèves que le corps enseignant. En 2017, les scandales liés à la fraude aux épreuves du bac ont même pris une tournure judiciaire au bout de laquelle un proviseur a écopé de cinq ans de prison ferme et des professeurs de deux ans d’enprisonnement. Aujourd’hui, les portables sont interdits et la surveillance se veut plus sévère.
En Côte d’Ivoire
La session 2019 a enregistré un taux de réussite de 41,23%. L’année scolaire a été émaillée par deux mois de grèves paralysant de nombreux établissements. La directrice des Examens et concours, Mariam NImaga-Dosso, a souligné que le taux de réussite des filles (42,63%) est meilleur que celui des garçons (40,12%).
Au Mali
Le bac a été retardé d’un mois au Mali en raison des grèves et surtout de l’insécurité qui règne dans le nord du pays. Le 12 juin 2019, le ministère de l’Education nationale et les syndicats ont annoncé le prolongement de l’année scolaire jusqu’au 31 juillet. « Nous étions en grève depuis décembre 2018. Sans ce prolongement, on risquait une année blanche », explique Amadou Coulibaly, secrétaire général du Syndicat national de l’éducation de base (Syneb).
Cette année, 110 000 candidats, dont 40% de filles, sont inscrits aux épreuves. En 2018, 60% n’ont pas eu le bac. Des classes en sureffectifs, un manque d’enseignants et de matériel pédagogique expliquent en partie ces faibles résultats.
Au Tchad
83 101 candidats se sont présentés à l’épreuve en 2019. Depuis 2015 (36% de bacheliers), le taux de réussite au bac ne dépasse pas les 42% et le cru 2019 ne s’annonce pas meilleur avec 26% de reçus à l’issue des épreuves écrites. En 2018, toutes séries confondues, ce taux avait atteint 38,63%. Le baccalauréat au Tchad est nécessaire pour accéder à l’université. Les candidats qui ont échoué sont donc appelés à revenir l’année d’après. D’où le nombre exponentiel de candidats qui se présentent tous les ans.
Durant des années, le baccalauréat tchadien a également connu des problèmes de fraude et la ruée de candidats camerounais vers ce bac reconnu internationalement. Désormais, le Tchad a établi une carte biométrique pour chaque candidat, dispositif qui promet de régler ces problèmes. Les empreintes des dix doigts sont également prises pour encore plus de sécurité. Les smartphones sont interdits en salle d’examen et tout candidat se présentant avec 15 minutes de retard, ou plus, est systématiquement refoulé.