A La Haye où il vit depuis son acquittement assorti de liberté sous condition, Charles Blé Goudé était l’hôte hier vendredi 17 janvier 2020 de l’union des journalistes ivoiriens de France. Conduite par son président Jean Paul Oro, la délégation de 7 membres de l’Ujif a évoqué avec l’ancien ministre de Laurent Gbagbo plusieurs points l’actualité socio-politique ivoirienne. Et les questions qui l’ont vraisemblablement ému lors de cette rencontre sont celles qui ont porté sur l’état de ses rapports actuels avec Laurent Gbagbo.
« Depuis le 1er février 2019 que j’ai été libéré avec le président Laurent Gbagbo, je ne l’ai pas encore eu au téléphone» a-t-il révélé avant de rassurer en ces mots : « Nous savons nous deux pourquoi et cela ne nous gêne nullement (…) Le 1er février, après la décision de nous mettre en liberté, nous nous sommes parlés. Nous nous sommes beaucoup parlés au cours de ce que nous avons appelé nous deux le mini-sommet de La Haye ». Par ces mots, le président du Cojep, les larmes presque dans les yeux interpellait ceux qui selon lui, se servent sur les réseaux sociaux de leur situation, le président Laurent Gbagbo et lui, pour exister.
« Je vous demande pardon. Si vous ne pouvez pas nous respecter le président Laurent Gbagbo et moi, ce qui est votre droit, respectez au moins notre douleur » a-t-il difficilement insisté, faisant remarquer qu’ils ne sont pas en vacances à Bruxelles et à La Haye « mais plutôt dans les liens de la cour pénale internationale ».
Revenant sur sa récente rencontre avec Soro Guillaume qu’il dit avoir aujourd’hui pardonné, Charles Blé Goudé a fait remarquer que cela se situe dans la droite ligne de son engagement pour la paix et la réconciliation en Côte d’Ivoire. « On ne se réconcilie qu’avec celui dont on est en palabre », dira-t-il, comme pour rassurer ses partisans à qui il a demandé de lui faire confiance : « Entre Soro et moi, j’ai établi la limite entre mes amitiés et mes convictions politiques » a-t-il tenu à préciser, appelant dans cette même logique le président Ouattara au dialogue avec lui, de façon directe ou par personnes tierces.
Appelé à se prononcer sur l’aide qu’il aurait reçu de Soro et de Feu wattao pour sa fuite du pays pendant la crise postélectorale de 2011, Blé Goudé soulignant que cette épisode de sa vie fera partie de son prochain livre dont la sortie est prévue en mars , a fait savoir que ni Soro Guillaume, ni Wattao ne savent comment il est sorti d’Abidjan.
Se prononçant sur sa récente condamnation par la justice ivoirienne, il a révélé avoir écrit à cet effet au président du tribunal afin que sa condamnation lui soit notifié. Non sans avoir dénoncé la méchanceté dont il est victime du pouvoir Ouattara, mais il a tenu à rassurer tous ses partisans : « De l’enfer, je reviendrai ».
Sur la présidentielle 2020, il a dit que jamais sa formation, le Cojep ne se désolidarisera du FPI de Laurent Gbagbo dont il reste le partenaire naturel. Blé Goudé qui ne cesse de recevoir les soutiens de partout depuis son acquittement, reçoit ce samedi 18 janvier 2020, une forte délégation des ressortissants de Daloa venant de la France.
Blaise BONSIE