L’ancien président guinéen Umaro Sissoco Embaló, renversé à la suite d’un coup de force militaire, a atterri jeudi 27 novembre au Sénégal à bord d’un appareil spécialement affrété par la Cédéao. L’information a été confirmée par un communiqué du ministère sénégalais des Affaires étrangères, diffusé quelques heures après l’installation du général Horta N’Tam à la tête de la transition en Guinée-Bissau.
Selon les autorités sénégalaises, le dirigeant déchu a été transporté à Dakar par un avion mis à disposition par l’organisation ouest-africaine. « Il est arrivé sain et sauf », précise la note officielle. Ce même communiqué clarifie, pour la première fois, la position de Dakar, restée jusqu’alors discrète sur les événements en cours à Bissau.
Le chef de l’État sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, et les autres dirigeants de la Cédéao ont fermement dénoncé la prise de pouvoir militaire. L’organisation régionale a décidé d’envoyer en urgence une délégation composée d’un « comité de médiation restreint », auquel participe le Sénégal, pour tenter d’obtenir un retour à l’ordre constitutionnel.
Les autorités sénégalaises assurent par ailleurs que le président Diomaye Faye multiplie, depuis le début de la crise, les contacts avec les principaux acteurs politiques bissau-guinéens afin de favoriser la libération d’Umaro Sissoco Embaló et des responsables arrêtés.
Une transition militaire qui s’installe
La journée de jeudi a été marquée par un tournant politique majeur à Bissau. Au cours d’une brève cérémonie organisée au siège de l’état-major, sous la surveillance de soldats lourdement armés, le général Horta N’Tang – jusque-là chef de l’armée de terre – a été officiellement proclamé président de la transition, avec un mandat annoncé d’un an.
Considéré comme un fidèle du président déchu, il dirige désormais le Haut commandement pour la restauration de l’ordre. Dès son investiture, il a procédé à la nomination d’un nouveau chef d’état-major général, le général Tomas Djassi, qui occupait jusqu’ici les fonctions de conseiller militaire du président Embaló.
Un futur politique encore flou
Les nouvelles autorités n’ont donné que peu d’indications sur l’organisation de la transition. Si les rassemblements publics, marches et grèves ont été interdits, l’armée assure que la situation devrait progressivement se stabiliser. Elle a annoncé la reprise des activités dès vendredi, avec la réouverture des administrations, des établissements scolaires et des commerces.
Aristide SETTIN
Source :Le nationaliste
















