L’affaire Nahibly refait surface à nouveau après le passage du premier ministre Amadou Gon Coulibaly à Duekoué. La toile est enflammée ces derniers jours dans la région par la polémique autours de l’ex Camp des réfugiés internes de la crise poste- électorale de 2011de Duekoué. Un camps sous la protection de l’ex opération des nations unies (onuci) qui et fut l’objet d’une attaque sauvage le vendredi 20 juillet 2012 de la part des chasseurs traditionnels dozos et des supplétifs des forces républicaines (frci), proche du pouvoir ivoirien faisant des dizaines de morts pour lesquels le soleil de la justice tarde à se lever.
La goûte d’eau qui a débordé le vase vient du porte- parole des chefs coutumiers du Guemon en la personne de Pierre Serel. En effet, lors du meeting de clôture de la visite du chef du gouvernement dans la capitale du Guemon, Pierre Serel avait tenu un discours qui a choqué plus d’un, en particulier la jeunesse. L’homme a demandé à Amadou Gon Coulibaly l’accélération des travaux des logements sociaux auxquels certains chefs ont souscrit sur le site de Nahibly en vue d’enterrer le souvenir de ce jour Martyre. « Les nouvelles constructions sur le site de Nahibly sont restées en souffrance, et pourtant, près de 50 chefs ont souscrit à cette opération. Nous souhaitons sa reprise pour effacer définitivement de notre tête le souvenir Martyre de Nahibly et sa transformation en un quartier moderne où il fera bon vivre », a laissé entendre Pierre Serel dans un discours au nom de la chefferie traditionnelle le samedi 5 octobre dernier à la place publique de Duekoué.
L’intervention de la tête couronnée n’a pas laissé indifférent le public présent ainsi que l’opinion publique wê. Pour les jeunes, ce message n’honore pas la mémoire des disparus. En effet, depuis les attaques du camp de Nahibly jusqu’à ce jour, aucun geste de compassion officiel n’a été exprimé à l’endroit des victimes et de leurs parents. « Les chefs ont démontré que se sont eux le véritable problème dans la quête de la stabilité et de la justice dans le pays Wê. Ils ont révélé qu’ils sont manipulables et qu’ils ne sont pas dignes d’être notre dernier rempart. Comment peuvent ils demander d’effacer les traces des crimes dont le peuple wê a été victime au nom d’une prétendue opération immobilière ? », C’est interrogé Achille Dodé, secrétaire national chargé du département de Duekoué au sein du congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (cojep) qui a demandé la démission dudit chef. Pour lui, les chefs de par cette déclaration perdent toute crédibilité et ne peuvent en aucun cas être des défenseurs du peuple. « Nul n’a le droit d’effacer une page de l’histoire d’un peuple », a rappelé ce proche de Charles Blé Goudé.
Pour certains, c’est un scandale. « Je suis scandalisé et profondément choqué par les propos du porte parole des chefs. Qu’ont ils reçu pour jeter l’opprobre sur le repos de l’âme de nos parents ? » C’est interrogé Guei Dilan que nous avons interrogé en marge du meeting du chef du gouvernement.
« Jai pensé qu’ils allaient demander au premier ministre la suite des enquêtes après les attaques de Nahibly, mais hélas… Nous demandons plutôt que justice soit faite. Pourquoi le gouvernement célèbre t-il chaque Année les 7 femmes d’Abobo et ignore les centaines de morts du Guemon?, S’est interrogé à notre micro un leader de jeunesse sous le couvert de l’anonymat.
Francioly TIMBO