Depuis Man, dans l’ouest du pays, le RHDP (Rassemblement pour la démocratie et la Paix) a lancé sa campagne électorale pour le scrutin présidentiel d’octobre 2020. Usant visiblement de dilatoire, le parti au pouvoir semble vouloir prendre de l’avance sur les autres formations politiques à travers cette »campagne avant la campagne ».
En tout cas, C’est ce à quoi donne de penser les nombreuses affiches publicitaires désormais visibles dans les rue de la ville, capitale de la région du Tonkpi dont l’un des fils également membre du RHDP a décidé de se porter candidat contre le candidat de ce parti dont il est le deuxième vice président.
Le candidat Amadou Gon Coulibaly, son parrain Alassane Ouattara et le logo du parti RHDP couvrent joliment ces pancartes placées à des lieux stratégiques de la ville. Sur ces objets de campagne l’on peut lire entre autres : « On ne change pas un coach qui gagne », « Un ivoirien, une carte d’identité » »projet d’ identification nationale ». Des slogans qui laissent transparaître des visées électoralistes.
Les autorités de la ville qui assistent impuissantes à cette situation contraire aux lois nationales se défendent par le fait que cette initiative est une idée de »Action Gouvernance Continue 2020 » (AGC 2020), un mouvement mis en place par des fils et cadres de la régions en vue, selon les autorités, d’aider l’ Office ivoirien d’ identification à réussir sa mission dans le Tonkpi. « Une affiche donc pour inviter les populations à aller s’enrôler pour obtenir leur carte d’identité »
« On aurait pu croire à cette explication si AGC n’était pas les initiales du candidat déclaré du RHDP, Amadou Gon Coulibaly et surtout si ces affiches ne relayaient pas des slogans électoraux » a réagi un représentant local d’un parti de l’opposition à cette action de « AGC 2020 » qui cache donc mal leur vraie intention.
Sauf changement de dernière minute, le scrutin présidentielle de 2020 est prévu pour le 31 octobre 2020. S’ils tiennent à se conformer à la loi, les autres candidats devront attendre les deux semaines de la campagne officielle qui précéderont le jour du scrutin pour voir leurs effigies dans les rues de la ville. A moins que d’ici là, la loi s’applique à tous, et interpelle cette action mal cachée passible de condamnation.
Doumbia Moussa.