Florence, ITALIE, le 25 septembre 2020
Cher ami et frère KKB ;
Après les graves et tristes événements s’étant produits en Côte d’Ivoire, de la fin de 2010 à la mi-2011, qui nous ont contraints nous autres à l’exil, c’est à New York que nous nous sommes retrouvés, en septembre 2014, de façon bien chaleureuse, à l’occasion d’une fête des Ivoiriens. Et j’y ai accepté d’être ton invité d’honneur à la conférence que tu donnais une semaine plus tard à Washington (à l’hôtel Hilton de Rockville); où j’ai profité pour délivrer l’un de mes plus beaux messages sur la crise postélectorale et sur la Côte d’Ivoire à venir.
En Italie, à quelques mois de l’élection présidentielle de 2015, nous avons eu un tête-à-tête et j’ai pu te confier ce que nous attendions réellement de la Coalition Nationale pour le Changement (la CNC), dont tu étais l’un des dirigeants avec l’ex-Premier Ministre Charles Konan Banny. Mais hélas !
Aujourd’hui, après que je me suis quelque peu réjoui de te voir figurer parmi les trois candidats de l’opposition miraculeusement sélectionnés par le Conseil Constitutionnel à la solde du Chef de l’Etat Alassane Dramane Ouattara, et suite à l’interview télévisée que tu as accordée à la chaine ivoirienne NCI, j’ai décidé de t’adresser ce message ; pour Demain.
Cher ami et frère KKB ;
J’ai bien compris la logique de ton combat au sein de ta famille politique le PDCI-RDA et contre ton « père », le Président Henri Konan Bédié. J’ai compris aussi la noblesse de tes ambitions de vouloir faire sortir la Côte d’Ivoire notre Patrie du tourbillon des violences meurtrières dans lesquelles nos devanciers ont plongé ce beau pays depuis la mort du « père de la Nation », Feu le Président Félix Houphouët-Boigny. Je partage bien cette ambition.
Cependant, il me faut te préciser que ce combat d’une Côte d’Ivoire des trois P, « Paix, Prospérité et Partage » dont tu rêves, ne saurait être mené et remporté par toi seul. C’est Ensemble, avec tous nos compatriotes aimant véritablement notre pays, que notre génération devra réaliser ce grand rêve, soutenue en cela par ceux de nos Aînés redevenus « éclairés », notamment le Président Henri Konan Bédié – contrairement à ce que tu peux penser.
Je t’apprends d’ailleurs que, même Guillaume Kigbafori Soro, qui avait porté le lourd fardeau de la rébellion armée pour le compte de M. Alassane Dramane Ouattara et avec qui tu as longtemps pactisé au sein du RHDP de l’époque, a résolu aujourd’hui de défendre la Patrie avec nous, aux côtés des Présidents Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo.
Ce n’est donc pas Toi, mon cher ami et frère KKB, qui ramerais à contre-courant de l’histoire glorieuse de notre Nation. Je te déconseille vivement cette voie, parce qu’elle est sans issue : c’en est fini pour Alassane Dramane Ouattara !
Enfin, te sachant en plus Dida par ta mère, je me permets d’insister sur des valeurs qui nous caractérisent et que tu n’ignores guère. Le Dida est quelqu’un de Loyal, de Franc et d’Altruiste, pour ne pas dire très Généreux. Jamais il ne mène de combat pour soi-même ou pour sa seule famille ; mais plutôt pour la collectivité.
Alors, rejoins tes Frères et Sœurs Ivoiriens, qui s’unissent enfin pour sauver la Mère-Patrie, dont les fruits devront dorénavant profiter d’abord aux Ivoiriens.
Ne laisse pas Alassane Ouattara et son régime ternir ton beau combat de tout une jeunesse, en te dressant contre la Côte d’Ivoire de Demain…
C’est en tant qu’ami et frère que je t’ai parlé.
Fraternellement !
Dr BOGA SAKO GERVAIS
*Enseignant-Chercheur à l’Université
*Expert et Consultant en Droits de l’Homme et Résolution de conflits
*Ex-Membre de la Commission Nationale des Droits de l’Homme de
Côte d’Ivoire (CNDHCI)
*Président-Fondateur de la Fondation Ivoirienne
pour les Droits de l’Homme et la Vie Politique (FIDHOP)
*Ecrivain-Essayiste