La chancelière allemande, qui a atterri mercredi au Sénégal, doit également se rendre au Ghana et au Nigeria. Une tournée diplomatique qui intervient au moment où Berlin mise sur le développement du continent pour endiguer les flux migratoires et renforcer la lutte contre la menace jihadiste.
Angela Merkel a atterri mercredi en fin d’après-midi sur le tarmac de l’aéroport Blaise Diagne – à une cinquantaine de kilomètres de Dakar -, où elle a été accueillie par le président sénégalais Macky Sall.
Les deux chefs d’État ont passé en revue une garde d’honneur composée d’une unité de la marine en uniforme blanc et liseré rouge. La fanfare militaire, après avoir joué les hymnes nationaux, a entonné deux airs très populaires en Allemagne. L’un d’eux, « Schöne Maid, hast Du heut’ für mich Zeit », peut se traduire par « Jeune fille, as-tu du temps pour moi aujourd’hui ? »
Angela Merkel, qui était accompagné d’une dizaine de capitaines de capitaines d’industries, a ensuite retrouvé le président sénégalais au palais présidentiel. Après s’être entretenus en privé, les deux dirigeants ont participé à une conférence de presse conjointe, puis à un dîner.
Des pays « confrontés à de grands défis »
Avant l’envol de la chancelière pour le continent africain, un responsable gouvernemental avait indiqué à Berlin que le Sénégal, le Ghana et le Nigeria « sont confrontés à de grands défis en termes de développement économiques et sociaux ». Avant d’ajouter que ces trois pays devaient faire en sorte que le renforcement de leurs économies profitent à tous les citoyens, « ce qui n’est pas encore le cas partout ».
Ces dernières années, Angela Merkel a renforcé le volet africain de sa diplomatie, avec pour stratégie de compter sur les pays du continent pour ralentir le flux de migrants vers le Vieux continent – un sujet extrêmement sensible en Allemagne.
Il est important que « les gens arrêtent d’entreprendre le voyage illégal et extrêmement dangereux vers l’Europe », a estimé le responsable allemand, en prônant à l’inverse une attention accrue à l’immigration légale, notamment celles des jeunes Africains désireux d’étudier en Europe avant de rentrer au pays pour mettre en œuvre leurs acquis.
Le Nigeria, un partenaire stratégique
Pays d’exportation comme la Chine et le Royaume-Uni, qui se prépare au Brexit, l’Allemagne veut également tirer profit du dynamisme croissant de l’Afrique, dont les pays disposent souvent de nombreuses ressources en matières premières et d’une population jeune.
Le Sénégal connait une croissance économique de 6 ou 7% depuis plusieurs années, tandis que le Ghana, dont l’économie est également en expansion, est considéré comme un havre de stabilité dans la région.
Bien que confronté aux actions terroristes du groupe jihadiste Boko Haram et à la volatilité des prix du pétrole, le Nigeria reste le second partenaire économique de l’Allemagne en Afrique sub-saharienne.