Le procès du célèbre constitutionnaliste, opposant au président Patrice Talon lors de la dernière présidentielle, a été reporté au 5 août.
Le professeur de droit le plus célèbre du Benin reste en prison, et c’est dans une cellule de la maison d’arrêt de Cotonou qu’il célébrera, le 18 juillet, son 48e anniversaire. Joël Aïvo, éminent constitutionnaliste, a comparu jeudi 15 juillet devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Cette juridiction spéciale, créée en 2018 et considérée par ses détracteurs comme un instrument de musellement de l’opposition, s’est donnée jusqu’au 5 août pour statuer sur une question de compétence et sur la demande de libération conditionnelle déposée par les avocats de la défense.
Accusé de « blanchiment de capitaux et d’atteinte à la sûreté de l’État », l’ancien doyen de la faculté de droit et de sciences politiques de l’Université nationale du Bénin (UNB) est défendu par de célèbres avocats béninois et européens, parmi lesquels l’ancien bâtonnier Robert Dossou, le professeur Barnabé Georges Gbago, les Français Christophe Bass et François Mazon, ainsi que leur confrère le professeur belge Ludovic Hennebel. « En ordonnant aujourd’hui un report, en violant toutes les règles élémentaires de procédure, la Criet rend une décision injuste qui défie la rationalité juridique, déplore ce dernier. La Cour avait face à elle un dossier vide, un homme innocent et le pouvoir de rendre justice. Cette journée est un échec pour la démocratie et l’État de droit au Bénin. »