Figurant au nombre des initiatives très salvatrices devant soulager les populations ivoiriennes au même titre que les logements sociaux, la Couverture Maladie Universelle (CMU) peine à prendre forme, au grand désespoir de tous.
Outre des difficultés pour les populations d’obtenir des cartes CMU dans les différents centres d’enrôlement, la prise en charge des malades est loin d’être une réalité vivante dans tous les centres de santé publiques et privés de Côte d’Ivoire. Or, son caractère obligatoire digne de certaines époques devrait contraindre inéluctablement ses concepteurs à prendre aussi des mesures rigides pour répondre aux besoins croissants des populations dans un contexte mondial où l’espérance de vie dans notre Nation va à reculons, faisant de notre Partie, le meilleur premier des derniers sur le plan de l’IDH.
Par ailleurs, si sa décentralisation a permis une modeste avancée (13.3 millions de bénéficiaires sur 30 millions d’habitants, soit 45% de la population totale) beaucoup d’efforts sont encore à faire pour enrôler tous les ivoiriens à l’horizon 2030, notamment ceux du milieu rural. Outre cette réalité, la possibilité pour tous de contribuer résolument au fonctionnement de la carte CMU, notamment les parents des familles nombreuses constitue un plomb qui empêchera ce noble projet pensé depuis l’ère des Refondateurs, de connaître un franc succès en Côte d’Ivoire.
Dès lors, une forme de discrimination se devra de s’opérer par les capitaines des familles, en raison de leurs bourses qui s’amenuisent du fait de la cherté des denrées, de la hausse des factures et des produits agricoles qui se vendent toujours contre des tickets.
Le succès de cette initiative résultera nul doute de la croissance du nombre d’agents d’accueil de la carte CMU, du mode de leur traitement et de l’extension du réseau CMU à toutes les cliniques privées légales et à tous les établissements sanitaires publiques, des villes et des villages. Car comme des Saints Thomas, l’Ivoirien, trop victime parfois des anarques de diverses formes, veut voir, toucher et expérimenter pour croire. Sinon, ce projet risque d’être la vie d’une grosse Baleine qui échoue facilement sur une petite plage, à la merci des regards de ses pourfendeurs.
Nunva Pierrot