Alors que le Conseil constitutionnel a confirmé sa réélection, Alassane Ouattara souhaite avancer la date de son investiture et entamer des négociations avec l’opposition. JA vous dévoile les détails de ces discussions.
Selon nos informations, Alassane Ouattara (ADO) envisage d’anticiper l’organisation de son investiture. Cette cérémonie était initialement prévue le 14 décembre, date de la fin de son deuxième mandat, comme le prévoit l’article 58 de la Constitution. Le président ivoirien a commencé à sonder en ce sens son premier cercle, ainsi que le ministre de la Justice, Sansan Kambilé.
Négociations
Alors que le pays connaît des violences qui ont fait une cinquantaine de morts depuis l’annonce des premiers résultats du scrutin, ADO aimerait fixer une date mi-novembre. Car une fois officiellement investi, il pourra entamer, en qualité de président réélu, des négociations avec l’opposition qui conteste sa victoire. Le 9 novembre, jour de la confirmation de sa victoire par le Conseil constitutionnel, il a ainsi réaffirmé dans un discours à la nation sa disponibilité pour amorcer « un dialogue sincère et constructif avec l’opposition. »
Au cours de cette même allocution, Alassane Ouattara a également invité le chef de l’opposition, Henri Konan Bédié, à une « rencontre dans les tous prochains jours. » Une avancée en faveur de laquelle plaidait Nanan Aka Boni III, la reine-mère des Baoulés, proche du chef de l’État.
Obasanjo médiateur ?
Si le patron du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) est d’accord sur le principe, il ne souhaite pas dialoguer directement avec ADO, ne l’estimant plus légitime dans ses fonctions. Dès le 4 novembre et jusqu’au 8, des émissaires ont fait plusieurs allers-retours entre les domiciles des deux adversaires. Le « sphinx de Daoukro » a fait savoir à ces intermédiaires qu’il souhaitait toujours qu’un médiateur mène ces discussions.
Toujours selon nos informations, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo fait actuellement du lobbying pour être ce médiateur. Il avait déjà officié pendant la crise postélectorale de 2010-2011, puis avait tenté d’apaiser les tensions entre Guillaume Soro et Alassane Ouattara, avant que ceux-ci ne rompent définitivement.