Cette affaire vient s’ajouter aux autres démêlés judiciaires de l’ancien chef de l’Etat, qui vit sa retraite politique sous la menace de deux procès.
Une nouvelle menace pour Nicolas Sarkozy. Le parquet national financier (PNF) a ouvert une nouvelle enquête visant l’ancien président de la République et son usage « régulier » de grosses coupures, révèle Mediapart.
« Lors d’une perquisition fin 2017 chez le célèbre antiquaire parisien Christian Deydier, (…) les policiers de l’Office anticorruption (OCLCIFF) ont mis la main sur un pli au nom de Nicolas Sarkozy, qui avait été déposé la veille », écrit le site d’informations en ligne, dans son article publié mercredi.
L’enveloppe, découverte lors de cette perquisition menée pour les investigations sur un possible financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, contenait « un chèque de 2000 euros » pour l’achat d’une antiquité au nom de l’ancien président, « ainsi que quatre billets de 500 euros ».
Le PNF a alors ouvert une enquête incidente, dans laquelle l’ancien président de la République a été interrogé, selon Mediapart. Nicolas Sarkozy a expliqué « qu’à l’époque, tous les mois, une de ses assistantes va en son nom retirer à la banque quelque 2000 euros en grosses coupures, dont des billets de 500 euros », rapporte le média.
Deux menaces de procès
La pratique n’est pas illégale et il n’a pas été possible de relier avec certitude ces retraits aux sommes découvertes chez l’antiquaire, par conséquent « l’enquête judiciaire s’embourbe », note Mediapart.
L’ancien président a affirmé que les 2000 euros découverts « étaient destinés à l’achat d’une statuette chinoise » qu’un de ses micropartis – l’Association de soutien à l’action de Nicolas Sarkozy (ASANS) – voulait offrir à Michel Gaudin, en apparente contradiction avec son objet social, selon Mediapart. Michel Gaudin est l’actuel directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy et, par ailleurs, trésorier de l’ASANS depuis 2012.
Cette affaire vient s’ajouter aux autres démêlés judiciaires de l’ancien chef de l’Etat, qui vit sa retraite politique sous la menace de deux procès : un pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012 dans le cadre de l’affaire Bygmalion, le deuxième pour « trafic d’influence » et « corruption » présumée du haut magistrat Gilbert Azibert. La tenue de ces procès est suspendue à d’ultimes décisions de la Cour de cassation.
Dans l’affaire libyenne, il a été mis en examen le 21 mars 2018 pour « corruption passive », « recel de détournements de fonds publics libyens » et « financement illégal de campagne électorale ». De retour dans le bureau des juges, le 4 juin, il n’a pas répondu aux questions des magistrats, dont il a attaqué la compétence devant la cour d’appel.