« Les tueries massives des populations Wê ont été clairement planifiés, organisés par les assaillants »
Suite à l’actualité politique de ces dernières semaines marquée par la sortie le 04 mai par les propos de la ministre Anne Désirée Ouloto qui répondait à l’ex première dame Simonne Gbagbo au sujet de la reconnaissance du génocide Wê, en référence aux graves exactions subies par les populations de ce groupes ethnique pendant la grave crise sociopolitique qui a défiguré, voir déstructuré la côte d’ivoire pendant une décennie (décembre 2002 à avril 2011), l’honorable Simon Doho, député de Bangolo sous- préfecture, a tenu à apporter sa part de vérité au travers d’une déclaration officielle dont Eventnews tv a reçu copie.
L’homme qui a œuvré entre 2013 et 2015 comme facilitateur près Madame Aïchatou Mindaoudou, représentante spéciale du Secrétaire Générale de l’ONU en Côte d’Ivoire, dans le cadre de la réconciliation et la mise en œuvre de projets multisectoriels de L’ONUCI a pu toucher du doigt les tristes réalités des affres de la guerre dans l’ouest montagneux lors des différentes tournées qu’il a effectuées. C’est donc en homme de terrain averti que Simon Doho a tenu à faire un droit de réponse à la ministre de la salubrité, de l’environnement et du développement durable. Dans sa déclaration, Simon Doho a tenu à souligner ceci : « toutes les composantes de la riche diversité de nos populations vivants dans l’Ouest montagneux ont subi les affres de la guerre, qu’elles soient autochtones (Wê, Dan), allogènes (Akan, Krou, Mandé, Malinké ou autres) ou allochtones originaires des pays comme le Burkina, le Mali, Guinée.
Elles ont toutes été marquées par la douleur causée par le désastre », a t- il fait remarquer d’entré de jeu. Poursuivant dans son propos l’homme a tenu à faire savoir « qu’au-delà des statistiques connues de tous, la grande majorité des morts appartient au groupe Wê du Guemon et du Cavally; les villages et maisons détruits, les biens matériels emportés sont pour la plupart ceux des Wê ». Pour lui, la spirale des attaques entre des groupes armés, issus des populations autochtones et allogènes ou allochtones, est la conséquence directe d’une regrettable association des derniers cités aux assaillants.
Si le natif de Zéo dans le département de Bangolo a préféré laisser les prérogatives aux spécialistes en matière de criminalité pour analyser et conclure sur la notion du génocide ou non, il affirme haut et fort que les tueries du peuple Wê ont été bel et bien planifiés par leurs bourreaux. «Les assaillants avaient clairement pris pour cible les populations autochtones Wê, identifiés comme étant majoritairement partisans du président Laurent Gbagbo ; les tueries massives des populations Wê ont été clairement planifiés, organisés par les assaillants », a déclaré Simon Doho qui affirme que sa position prend son fondement dans le vécu des témoignages recoupés, des écoutes attentives, de toutes les communautés vivantes dans cette vaste partie du pays.
Pour lui, Ce qui s’est passé dans notre pays est grave et trop douloureux. La réalité des discussions dans tous nos foyers encore aujourd’hui nous montre que les plaies sont encore profondes. Il revient aux différents responsables du pays de travailler ensemble la guérison des cœurs meurtris. Pour y arriver, le député du grand Zibiao s’est inspiré d’une citation du philosophe Paul Dorey : « La douleur m’a brisée, la fraternité m’a relevée, de ma blessure a jailli un fleuve de liberté ».
Il a plaidé pour le retour de la fraternité entre populations vivant dans le grand ouest de la côte d’ivoire. « C’est bien la fraternité qui relèvera l’Eléphant qui s’est affaissé comme elle l’a faite pour les grandes nations et plus proche de nous le Rwanda », a t – il fait savoir. Mais cela passe nécessairement par « la prise de conscience de nos erreurs, de nos fautes et de leur reconnaissance publique. Sans repentance vraie, il n’y aura pas de pardon et sans pardon sincère, il n’y aura pas de réconciliation vraie », a conclu Simon Doho.
Timbo Francioly