Un grand meeting le 31 mai 2025 à Abidjan dans un lieu à déterminer ultérieurement. C’est la principale décision annoncée lundi 5 mai par La Coalition pour l’Alternance Pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-Côte d’Ivoire) au cours d’une conférence de presse donnée à la maison du PDCI-RDA. Charles Blé Goudé, Président du COJEP a été désigné Président du Comité d’Organisation. Simone Ehivet Gbagbo, présidente du Mouvement de Génération Capable(MGC) et porte-parole de la coalition est partie de la peinture d’une situation socio-politique qui se dégrade de plus en plus. Elle a rappelé ‘’les déguerpissements inhumains et anarchiques’’, avant de noter la naissance de tensions çà et là : la question foncière, la détresse des producteurs d’anacarde avec la mévente de leur production, la grève des enseignants ‘’marquée par des arrestations inexplicables’’ et les tensions politiques de plus en plus vives.
Pour CAP-Côte d’Ivoire, le refus du dialogue politique du gouvernement et sa surdité face aux revendications de l’opposition pour une révision électorale en 2025, une réforme et un audit de la Commission électorale en dépit de nombreuses irrégularités sur le fichier électoral, l’élimination des candidats Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, Guillaume Soro, et la radiation récente de Tidjane Thiam de la liste électorale ainsi que le projet d’un 4ème mandat jugé en violation des dispositions de la constitution sont les causes des tensions politiques. Celles-ci pourraient s’intensifier si le gouvernement ivoirien ne change pas d’attitude. Or CAP-Côte d’Ivoire ne souhaite pas encore des morts du fait des élections comme c’était le cas en 1995, en 2000, en 2010-2011 et en 2020.
C’est pourquoi elle appelle tous les Ivoiriens à venir dire non le 31 mai et réitère son appel au dialogue, à la dissolution d’une CEI qui n’est plus légale car plus que jamais exclusivement entre les mains du parti au pouvoir suite à la demande de retrait des représentants du PPA-CI, du PDCI-RDA et du FPI. CAP-Côte d’Ivoire exige aussi la réintégration de Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Blé Goudé et Tidjane Thiam.
Tidjane Thiam, faut-il le souligner, est le dernier à être radié de la liste électorale car la justice estime qu’il avait perdu la nationalité ivoirienne pour avoir obtenu la nationalité française en 1987. Le président du PDCI a renoncé à cette dernière nationalité en mars 2025. Cette question de nationalité rappelle le concept dit de l’Ivoirité dont Alassane Ouattara se disait être victime lorsque sa candidature avait été rejetée en 2000 pour nationalité douteuse. La cause a été à la base de graves crises politiques.
M. Ouattara a été fait candidat à titre exceptionnel par Laurent Gbagbo alors Président de la République en usant de l’article 48 de la constitution de 2000. Le chef de l’Etat ivoirien a fait un deuxième mandat qui selon la constitution devrait être son dernier. Mais en 2020 il a brigué un 3ème mandat que l’opposition avait contesté. 85 morts avaient été dénombrés lors des manifestations. Et CAP Côte d’Ivoire dénonce « le projet d’un quatrième mandat que le RHDP veut, contre vents et marées, offrir à M. Alassane Ouattara, en violation flagrante des dispositions Constitutionnelles ». Elle recommande donc la stricte application des dispositions de la Constitution qui excluent les candidats ayant, comme M. Ouattara, fait deux mandats.
La porte-parole et coordonnatrice par intérim de CAP-Côte d’Ivoire en l’absence du coordonnateur Tidjane Thiam était entourée de Georges Philippe Ezalé du PDCI-RDA, Affi N’Guessan du FPI, Charles Blé Goudé du COJEP, Danielle Boni Claverie de l’URD et bien d’autres.
Dan Opéli