La question est devenue lancinante pour les principaux poids lourds des réseaux sociaux, que certains pressent de ne plus relayer les messages de propagande politique.
La séquence a fait le tour des réseaux sociaux. Mark Zuckerberg a été bousculé lors d’une audition devant la chambre des représentants des Etats-Unis. La démocrate Alexandria Ocasio Cortez l’a notamment interrogé sur les publicités politiques diffusées sur Facebook. Le patron du géant américain a semblé très vite à court d’arguments au moment d’expliquer pourquoi aucune vérification du contenu n’était prévue. Twitter a sans doute eu vent de l’épisode. Le réseau social ne diffusera plus de publicités à caractère politique à partir du 22 novembre, a annoncé mercredi son PDG, Jack Dorsey, optant pour une stratégie différente de celle de Facebook.
« Nous avons décidé d’arrêter toutes les publicités politiques sur Twitter et ce dans le monde entier », a-t-il déclaré dans une série de tweets, ajoutant que l’audience d’un message politique devait « se mériter et non s’acheter ». C’est une question lancinante pour les principaux poids lourds des réseaux sociaux, que certains pressent de ne plus relayer les messages de propagande politique, spécialement quand ceux-ci comportent de fausses informations.
« Nous apprécions que Twitter reconnaisse qu’il ne doit pas permettre des propagandes démenties, comme celles de la campagne Trump, d’apparaître dans les sections publicitaires sur ses plateformes », a déclaré dans un communiqué transmis par email l’un des représentants de l’équipe de campagne de Joe Biden, favori de la course à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle américaine de novembre 2020.
Deux visions. Brad Parscale, en charge de la campagne de Donald Trump, a décrit pour sa part la démarche de Twitter comme « une tentative de faire taire les conservateurs » et a qualifié la décision du réseau social de « très stupide » pour ses actionnaires. Facebook a promis de lutter contre la désinformation sur sa plateforme, soupçonnée d’avoir servi de relais à la propagande russe lors de la campagne présidentielle américaine de 2016 et ainsi d’avoir joué en faveur de Donald Trump.
Le site fondé par Mark Zuckerberg se refuse toutefois à vérifier l’exactitude du contenu des publicités conçues par des personnalités politiques, une décision contre laquelle se sont élevés plusieurs candidats à l’actuelle primaire démocrate tels que Joe Biden et Elizabeth Warren. S’exprimant mercredi lors d’une conférence téléphonique avec des analystes après la publication des résultats trimestriels de Facebook, Mark Zuckerberg a défendu la politique du premier réseau communautaire au monde, soulignant que celui-ci ne voulait pas entraver les discours politiques. Facebook a confirmé lundi que certains employés avaient signé une lettre interne critiquant cette approche.
Source: L’Opinion.fr