Les chasseurs traditionnels communement appelés ‘‘dozos’’ semblent ne point être concernés par les opérations de démobilisation initiées par le régime d’Abidjan. Ces chasseurs traditionnels armés, reputés proche d’Alassane Ouattara, continuent de s’adonner à leurs activités illégales à l’Ouest de la Côte d’Ivoire.
Si la présence des chasseurs traditionnels dozos s’est estompée dans les villes ivoiriennes au lendemain de l’accession du régime Ouattara au pouvoir d’Etat, rien n’a véritablement changé à l’Ouest de la Côte d’Ivoire. Dans la sous-préfecture de Guéhiébly, à 15 kilomètres de Duékoué, ces hommes armés assurent le contrôle routier avec des barrages illégaux sur l’axe Gozon-Kahin. Des droits de passage oxillant entre 500 et 1000 Frs Cfa sont exigés aux véhicules et autres taxis-motos. Dans le département de Bangolo, les jeunes, plus téméraires, ont réussi à chasser cette force parallèle de leurs villages et assurent eux-mêmes leur sécurité.
Pis, ces chasseurs traditionnels aux tenues puantes et suffocantes s’invitent à des cérémonies d’ordre politique. La dernière apparition date du mercredi 21 février 2018 lors d’un meeting du Front populaire ivoirien (FPI) avant lequel les ‘‘dozos’’ ont rendu des honneurs au Président Abou Drahamane Sangaré. « On ne les a pas appelés. C’est eux-mêmes qui sont venus. Sinon le FPI ne marche pas avec les dozos. Nous aspirons à un Etat moderne dépourvu de toute force parallèle aux forces légalement constituées. Le FPI n’est le RDR. », a repliqué un membre du Rezopanacom, proche du camp Sangaré.
Un rapport de la Division des droits de l’homme de l’ONUCI a conclu le 6 décembre 2013 qu’au moins 228 personnes ont été tuées, 164 autres blessées par balles ou à l’arme blanche et 162 personnes arrêtées et détenues illégalement par des Dozos entre mars 2009 et mai 2013. « Les autorités ont le devoir de mener de sérieuses investigations sur les violations de droits de l’homme commises par des Dozos en Côte d’Ivoire, traduire les auteurs en justice et accorder les réparations nécessaires aux victimes. L’impunité dont jouissent les Dozos en Côte d’Ivoire est inacceptable et doit cesser », a déclaré la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Navi Pillay.
Cyrille NAHIN