La Police a dispersé à coups de gazs lacrymogème des manifestations de l’opposition ce jeudi 22 mars 2018 à Abidjan. Plusieurs interpellations et blessés signalés.
La fumée blanche des gazs lacrymogène a illuminé le ciel à Adjamé, moument des martyrs (commune d’Abidjan), lieu de rassemblement de l’opposition ce jeudi matin dès 6 heures. Les militants de Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS), plateforme de plusieurs partis politiques dont le parti de Laurent Gbagbo, ont été dispersés. Certains ont été blessés, d’autres interpellés.
Tandis qu’il s’adressait à la presse, Jean Gervais Tcheidé, cadre du Front populaire ivoirien (FPI), directeur du cabinet du président de EDS, a été interpellé manu militari devant les cameras du monde. Une course poursuite de plusieurs heures s’en est suivie dans le quartier d’Adjamé, liberté sous les yeux des élèves du lycée moderne d’Adjamé logés aux balcons de l’établissement. La situation était très tendue. Des badauds se reclamant transporteurs et opposés à la marche de l’opposition, ont eu des échauffaurées avec les marcheurs. Plusieurs journalistes ont été interpelés avant d’être libérés plus tard.
Un mot d’ordre de retrait du président de EDS, Georges Armand Ouégnin a permis de mettre un terme à ce jeu du chat et de la souris. A Cocody, quartier résidentiel, la situation était également tendue devant les locaux de la Commission électorale indépendante (CEI). Un dispositif impressant de sécurité a empêché un rassemblement d’une autre coalition de 18 partis politiques dont le FPI tendance Affi N’guessan.
L’opposition exige la modification des textes de l’organe en charge des élections, la CEI. Sur saisine d’une association de la société civile ivoirienne, la Cour africaine des droits de l’homme, après examen du dossier, a démontré en son arrêt, au point 149, que l’organe électoral ivoirien n’est ni équilibré, ni indépendant, ni impartial.
Cyrille NAHIN