Une paire de baskets accrochée aux fils téléphoniques ou fils électriques. Un phénomène apparemment anodin qui cache une triste réalité. Par-dessus les différentes interprétations que certains donnent à ce phénomène étrange, la plus plausible ici est celle d’un indicateur ou d’enseigne pour la vente de stupéfiants (drogue).
Adjamé-Liberté, en face de la station Shell, à quelques encablures de l’école Victor Schoelcher, Yopougon toit rouge (4 palmiers), hôtel Apoya, voie de l’usine Awa, Sicogi, Attécoubé etc. Dans ces différents quartiers, une paire de baskets suspendue sur des fils téléphoniques ou électriques suscitent des interrogations. A première vue, un art de rue à l’instar des grafiti sur les murs ou une nouvelle tendance ‘‘Swag’’ selon le jargon de la jeunesse, éffleure l’esprit. Mais les odeurs suffocantes de drogue qui s’y dégagent chaque soir indiquent que c’est clairement un repère pour la vente et la consommation de stupéfiants. Le constat est le même dans tous ces quartiers cités haut. Tous constituent des nids de consommateurs et de revendeurs de drogue. Le phénomène se repand telle une traînée de poudre dans les différents quartiers. Les paires de baskets suspendues à des fils électroniques ou téléphoniques ne sont rien d’autres que des indications. Les résidants de ces quartiers, du moins, ceux qui connaissent l’odeur de la drogue, s’accordent sur la présence de consommateurs de stupéfiants dans leur zone d’habitation.
En effet, ce phénomène se nomme Shoes tossing ou Shoefiti. Né aux Etats-Unis, il s’est repandu dans le monde pour se laisser adopter par une frange de la jeunesse ivoirienne, friande du mimétisme occidental. Ainsi, la drogue se consomme dans les quartiers, au vu et au su de tous. La réaction de la police, interpellée, se fait toujours attendre. Au regard de l’impact de la drogue sur les jeunes notamment, ceux taxés d’être en conflit avace la loi, il y a lieu de tirer sur la sonnette d’alarme au risque de voir ces gangs phagocyter les esprits les plus sensibles.
Cyrille NAHIN