Après le phénomène d’insécurité avec son corollaire de braquages, attaques de domiciles et de commerces, un autre phénomène trouble la quiétude de la population ces derniers jours. Il s’agit des agressions sexuelles et de viols. Ces deux derniers mois le bureau de la clinique juridique local a enregistré de nombreux cas. Un chiffre qui rappelle la période de la crise militaire de septembre 2002.
Pour le seul mois d’août, se sont 12 cas de viols sur mineures et 9 cas d’agressions sexuelles qui ont été déclarés officiellement. L’âge des victimes est compris entre 3 et 14 ans. Quant aux bourreaux ils sont entre 26 et 60 ans. Mais selon le responsables des associations féminines et le point focal de la clinique juridique local que nous avons rencontré, ce chiffre est reflète pas la réalité du terrain.
En effet, Les victimes ont peur de dénoncer leurs bourreaux. Dans de nombreux cas signalés, les auteurs sont des parents proches ou éloignés. Un handicap qui empêche la dénonciation. » Il y de nombreux cas de viols c’est jours ci. Et cela nous inquiète. Le problème auquel nous sommes confronté c’est le silence des parents qui dû à la peur, au manque d’informations. Certains viennent déclarer et se résignent après des menaces. Pour d’autres, les déclarations sont faites mais sans nommer les auteurs. Cela rend difficile notre travail », nous a confié Marussia Gbéhé, point focal de la clinique juridique.
Nous avons rencontré l’une des victimes au quartier plateau. Âgée de 12 ans, la victime venue passer les vacances scolaires pour la première fois à Bangolo a été abusé par un adulte de 30 ans bien connu de la ville. Le bourreau est porté disparu depuis son forfait. Trois semaines après, la jeune fille est toujours dans le cachot. Pas de sortie, toujours confinée à cause du regard de la société. Un souvenir malheur que n’oubliera pas si tôt S.K. qui a refusé de parlé.
Si la plupart des bourreaux sont en cavales, G. O, la cinquantaine révolue, n’aura pas eu de chance d’échapper au filet de la gendarmerie. Après un viol sur une adolescente de 14 ans à guezon- tahouaké dans la sous-préfecture de Guinglo- tahouaké, l’homme a été déféré devant les juridictions compétentes pour répondre de son forfait, la semaine dernière. Le mois de septembre a enregistré son premier cas de viol le mardi dernier. Il s’agit d’un bébé de 3 ans. L’auteur est âgé de 28 ans. Les parents par soucis de crise poste dénonciation ont préféré ne pas porter plainte. La victime a été conduite à l’hôpital général pour y recevoir des soins. C’est une mère affligée, impuissante que nous avons rencontré le mercredi 2 septembre dernier au quartier extension. Le bourreau, lui, circule librement dans la ville. Le 31 août dernier, après une dénonciation, une mère a été menacé par sa belle famille ainsi que la famille de l’auteur du viol.
Sur les quatre cantons que compte le département, c’est le zarabaon qui est dans le rouge avec 8 cas de viols sur les 12 déclarés.
Devant ce constat alarmant, le point focal de la clinique juridique et la plateforme des associations féminines montent au créneau pour interpeller la communauté nationale sur le danger qui plane sur le département. Pour ces organisations de la société civile, il est grand temps de reprendre le bâton de pélerin à travers des formations, des campagnes de sensibilisation dans les quatre cantons et exiger des poursuites judiciaires contre les auteurs. » Nous demandons aux autorités administratives de se pencher sur ce problème. Le traumatisme est grand. Nous avons besoin d’aide pour former nos femmes. La situation sera critique bientôt si rien est fait. Les leaders de Jeunesse des villages et des quartiers de la ville seront former pour mieux véhiculer le message. Ensuite un comité de suivi sera mis sur pied pour la sensibilisation dans les différentes localités du département », a ajouté la responsable de la clinique juridique local.
« Après avoir constaté la recrudescence des viols, des agressions sexuelles, des maltraitances d’enfants et les violences basées sur le genre (vbg), nous, la plateforme des associations et groupements féminins avons décidé d’organiser trois jours de formation avec des éminents professeurs et juristes pour éduquer, sensibiliser les leaders d’opinion, les chefs de villages sur les conséquences de ce fléau sur la population et les aspects juridiques en la matière », a déclaré Valère Emmanuelle Gnan dans une correspondance adressée au autorités administratives et politiques du département dont une copie nous a été remise.
Francioly TIMBO