Le passé très récent de la vie politique ivoirienne a toujours été véritablement entachée de nombreuses contestations des décisions de Justice par les politiques, depuis le régime du père fondateur, feu Félix Houphouët-Boigny, jusqu’au régime du Président démocrate Laurent Gbagbo. Ces faits ont-ils aussi le méritent d’être égrenés, au moment où au plus haut niveau de la Nation, à quelques mois de la présidentielle du 25 octobre 2025, les manifestations relatives à la contestation de la décision du Conseil Constitutionnel sont passibles de poursuites judiciaires.
Tout a débuté dans les années 90. À cette époque, la contestation pacifique par le Pr Laurent Gbagbo, le père de la démocratie ivoirienne aura permis de revoir, le mode opératoire de l’organisation des élections en Côte d’Ivoire, avec en prime l’instauration du bulletin unique, sous le Président Félix Houphouët-Boigny. Ce, à l’issue du dialogue qui a permis d’apaiser le front social et de préserver les nombreux acquis du passé.
Ensuite, au moment de la gouvernance de feu le Président Aimé Henry Konan Bédié, le mandat d’arrêt lancé par la Justice ivoirienne contre Alassane Dramane Ouattara, alors président du Rassemblement des Républicains (RDR), a fait l’objet de contestation.
Que dire alors de la Constitution ivoirienne votée par le peuple souverain, sous le Gal Robert Guéi? Texte dont la rédaction a mobilisé des experts reconnus comme tel, en Côte d’Ivoire. Pis, bien que non nominative, la loi fondamentale avait été dite « taillée sur mesure contre le politique Alassane Dramane Ouattara ».
Par ailleurs, en 2000, outre les contestations par le RDR, de la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle, après décision du Conseil Constitutionnel dirigée par Me Tia Koné, la victoire du candidat Laurent Gbagbo a été aussi contestée. Le pouvoir étant alors dit « dans la rue », le Président Laurent Gbagbo étant considéré comme « Président mal élu ». Refrain repris en chœur par le raggaeman Tiken Jah Facoly.
Enfin en 2010, la décision du Conseil Constitutionnel de la Côte d’Ivoire dirigée alors par le Pr Yao Paul N’Dré a vivement été contestée par le bloc composé du PDCI-RDA de Bédié, du MFA d’Anaky Kobénan, du mouvement rebelle MPCI de Guillaume Soro, de l’UDPCI d’Albert Mabri, de l’Union pour la Côte d’Ivoire de Gnamien Konan et, du RDR d’Alassane Dramane Ouattara, candidat de ladite coalition au second tour de la présidentielle, contre le Président Laurent Gbagbo de La Majorité Présidentielle (LMP).
La mise en exergue de l’histoire des contestations des décisions légales, par les partis politiques en Côte d’Ivoire, vise à rappeler le passé dans le présent pour mieux le cerner et, préparer le futur, non sans illuminer les jeunes générations sur les diverses actions posées par chaque formation politique dans la marche de notre Nation. Dès lors, les contestations de la décision du Conseil Constitutionnel sous le régime du RDR baptisé RHDP, par le front commun « Trop c’est Trop » ne s’inscrit-elle aussi dans la suite logique des précédentes actions politiques posées par le FPI de Gbagbo, le RDR d’Alassane Dramane Ouattara et bien d’autres partis politiques en Côte d’Ivoire?
En clair, « rien n’est nouveau sous ces cieux » (La Sainte Bible) et seul le dialogue social a toujours su apaiser les cœurs, en pareil circonstance, dans l’intérêt supérieur de la Nation ivoirienne que chacun rêve de diriger.
Nunva PIERROT