Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères a rappelé le 3 septembre les priorités de la politique d’aide publique au développement de la France : hausse de l’aide publique au développement à 0,55% du revenu national brut d’ici 2022, multiplication par quatre des dons, ciblage de 18 pays africains et d’Haïti.
Au cours d’une conférence de presse donnée le 3 septembre au siège de l’Agence française de développement (AFD), Jean-Yves Le Drian, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, a confirmé les priorités assignées à l’aide française par le chef de l’État Emmanuel Macron depuis le début de l’année.
Ce seront 18 pays africains et Haïti qui bénéficieront d’abord du nouvel effort budgétaire en faveur de cette aide qui passera, au cours du quinquennat, de 0,38% du revenu national brut à 0,55% d’ici 2022, soit « six milliards d’euros supplémentaires », a-t-il déclaré.
« Dans un monde où les logiques de puissances s’expriment de plus en plus fortement, notre aide au développement crédibilise notre parole et notre action politique et diplomatique », a souligné le ministre. Dès 2019, la part des dons dans cette aide quadrupleront, pour passer de 300 millions à 1,3 milliard d’euros et iront aux « pays pauvres et fragiles ».
« 500 millions d’euros pourront être alloués à l’éducation, la jeunesse, l’égalité homme-femme, la santé et la nutrition, a-t-il détaillé. Le climat et la biodiversité, ainsi que le traitement des crises et des fragilités bénéficieront d’environ 200 millions. Le solde sera consacré aux questions de gouvernance ».
« Renforcer la part de l’aide bilatérale dans notre action »
Jean-Yves Le Drian a précisé qu’il s’agira de « renforcer la part de l’aide bilatérale dans notre action afin de faire levier sur les décisions de nos partenaires ». Conformément aux vœux du rapport Berville publié le 27 août, la politique d’évaluation de l’efficacité de l’aide sera renforcée.
En réponse à une question sur la compatibilité de l’aide française avec les politiques d’États peu soucieux des droits de l’homme ou des règles de la démocratie, il a répondu : « Dans les pays qui ne partagent pas nos valeurs, nous n’avons pas le droit de pénaliser des populations qui ont besoin de l’aide de la France ».
Après lui, Rémy Rioux, directeur général de l’AFD, a qualifié de « gros défi » l’accélération de l’aide au développement française, car il faut aussi « accélérer les procédures » pour que soient instruits un nombre beaucoup plus élevé de projets. Dans le cadre du plan « Stratégie 2018-2022 » de l’AFD, il entend « réconcilier climat, lien social et prospérité ».