Le message présidentiel du Nouvel An enregistré au Maroc n’a pas rassuré les Gabonais. Loin de là. Certains réclament même la mise en place d’une transition. Ils doutent des capacités physiques et intellectuelles du président Bongo depuis qu’il a été victime d’un accident vasculaire cérébral le 24 octobre 2018.
Sa parole était très attendue à Libreville depuis que les rumeurs les plus folles ont circulé sur son état de santé.
« Il est vrai que j’ai traversé une période difficile, comme cela arrive parfois dans la vie », a déclaré le président Ali Bongo, qui poursuit sa convalescence à Rabat, dans son message de vœux à ses compatriotes. « Aujourd’hui, comme vous pouvez le constater, je vais mieux et me prépare à vous retrouver très vite », a promis le chef de l’Etat gabonais.
Dans cette vidéo diffusée le 31 décembre par la présidence gabonaise, Ali Bongo apparaît fatigué, le regard affligé d’un strabisme. Son élocution est fluide, malgré une prononciation empâtée. Sa tête et ses mains bougent légèrement. Pas de quoi rassurer de nombreux Gabonais très sceptiques sur la capacité du président à gouverner.
« Cette apparition, sous réserve d’un montage laborieux, suscite encore plus d’interrogations et d’incertitudes sur les capacités physiques et intellectuelles d’Ali Bongo à exercer les lourdes charges qui lui incombent », a déclaré à l’AFP l’opposant Alexandre Barro Chambrier, président du parti Rassemblement Héritage et Modernité.
Il faut décréter la vacance du pouvoir et la mise en place d’une transition démocratique
Alexandre Barro Chambrier, président du parti Rassemblement Héritage et Modernité
à l’AFP
La majeure partie de l’opposition et des membres de la société civile réclament une expertise médicale sur son état de santé. « Les capacités d’Ali Bongo sont substantiellement affectées », écrit l’activiste des droits de l’Homme Georges Mpaga sur Facebook.
Des réactions balayées par les autorités gabonaises. Elles affirment que les ennuis de santé du président Ali Bongo sont désormais derrière lui et que la question de la vacance du pouvoir à Libreville est aujourd’hui close.
« Maintenant que chacun a pu voir le président Ali Bongo Ondimba vivant, marqué certes par les stigmates de la maladie, mais bien vivant, peut-on enfin passer à autre chose ? », a lancé sur son compte twitter le ministre d’Etat gabonais chargé des Sports, Alain Claude Bilié By Nzé.