La ville de Bin-Houyé, dans l’ouest montagneux de la Côte d’Ivoire était à feu et à sang dans la nuit du dimanche 31 mars au lundi 1er avril . Un affrontement sanglant y a en effet opposé les autochtones Dan et les allogènes Malinkés. Et ce, à la suite d’un accident de la circulation.
Selon les faits, un véhicule de type Kia qui roulait à vive allure a accroché une moto à quelques kilomètres du village de Goulaleu, non loin de la ville. Le conducteur de la moto est tué sur le champ. Le chauffeur du Kia mortel lui, a poursuivi tranquillement son chemin sans s’arrêter. Son attitude va irriter les jeunes autochtones (du village de Goulaleu) qui ont assisté à la scène.
Pris en chasse par certains de ces jeunes, le chauffeur abandonne son véhicule au niveau du corridor avant de prendre la poudre d’escampette. C’est donc très énervés que ses poursuivants, en guise de représailles, vont mettre le feu au véhicule Kia avant d’aller mettre le feu au domicile du chauffeur qui habite la localité. Ce feu qui s’est très vite propagé a brûlé 5 autres domiciles.
Les membres de la communauté du chauffeur ne restent pas sans réaction. Ils vont à l’affrontement, créant une débandade générale dans le village . Une dame autochtone reçoit des coups de machette et des balles de calibre 12.
Dans leur élan, les jeunes Dan s’attaquent au marché. Ils y pillent et incendient les installations appartenant aux membres de la communauté du chauffeur. Un autre véhicule Kia et une moto, garés dans les environs du marché sont également brûlés.
Informé de la situation, le préfet intérimaire de Zouhan-Hounien, Kone Djiba s’est rendu sur les lieux pour appeler a l’apaisement. Depuis lundi, le calme est revenu même si les activités n’avaient pas totalement repris. Aussi la méfiance est de mise dans la ville.
Issa Doumbia