C’est acté. La Côte d’Ivoire s’apprête à aller disputer la 35ème édition de la Coupe d’Afrique des nations, au Maroc, sans l’une de ses armes essentielles ; Simon Adingra. La raison officielle affichée par le sélectionneur, Emerse Faé, son faible temps de jeu à Sunderland, son club anglais de Premier League. Si le gros temps de jeu fait logiquement partie des critères de sélection d’un joueur, il n’est cependant pas l’unique volet. Il y en a d’autres comme la vie en communauté, la mentalité et la sociabilité.
De la compétitivité
Adingra a été snobé parce qu’il cire le banc à Sunderland. Il a certainement un temps famélique de jeu mais est-ce pour autant qu’il n’est pas compétitif ? Adingra évolue tout de même dans le plus grand championnat au monde; la Premier League avec la rigueur qu’on lui connaît. Il a effectué une préparation d’avant saison efficiente qui lui permet d’avoir une forme optimale. Il s’entraîne quotidiennement dans un environnement professionnel sécurisé.
Le même Adingra avait été sélectionné en 2023, à la Can en Côte d’Ivoire, alors qu’il traînait une blessure. Jean Louis Gasset plaçait une telle confiance en lui qu’il l’a gardé dans le groupe, le temps qu’il se rétablisse. La suite, on la connaît; Adingra a été la clef qui ouvrit la porte de la demie finale aux Éléphants en quarts contre le Mali. C’est le même qui fut le passeur décisif en finale face au Nigéria.
Malade, il est maintenu dans le groupe, mais en possession de toutes ses capacités physiques, il est blâmé. C’est juste incohérent.
Un symbole abandonné
Hier héros d’une Can qu’il offrait à son pays par son talent, sa vista, son aisance et insouciance technique, aujourd’hui abandonné par la même Côte d’Ivoire, via la Fédération ivoirienne de football.
Oui, Adingra, l’un des symboles de la nouvelle génération d’Eléphants est lâché en plein vol par Emerse Faé, le sélectionneur national.
Là où il avait le plus besoin du soutien de sa fédération parce que brimé par son entraîneur en club, le Français Régis Le Bris, c’est là qu’elle le repousse avec indelicatesse.
La Côte d’Ivoire ne pouvait-elle pas « ressusciter » Adingra comme l’Italie, en 1982, l’a fait pour Paolo Rossi, devenu le cas le plus célèbre au monde dans le football ? Lui qui est sorti de prison pour offrir la Coupe du monde à l’Italie à cette époque là. Pour sûr, Faé avait mieux à faire.
Une situation qui, si elle n’est bien gérée par le joueur et son entourage direct, peut avoir une incidence fâcheuse sur la suite de sa carrière.
Une arme en moins…
Même en manque de temps de jeu à Sunderland, Simon aurait été un autre Adingra à la Can. Parce qu’il aurait une revanche à prendre sur son propre destin. Il aurait décuplé ses forces aux entraînements et matchs pour montrer qu’il demeure le même Adingra; le félin, l’altruiste, le fin et l’efficace. Son orgueil aurait été fouetté aux fins de se réhabiliter en sélection et en club. C’est certain, Adingra absent, la Côte d’Ivoire laisse une redoutable arme à la maison pour aller en guerre. Parce qu’il y a Adingra et les autres sur le front de l’attaque ivoirienne.
Appeler donc Adingra n’aurait aucunement été une » aide sociale » encore moins de l’empathie, mais un acte de reconnaissance à un athlète qui, de surcroît, en a encore, dans les tripes, à donner à son pays.
Le cumul de toutes ces entorses et transgressions fondent pour dire que Faé Emerse a fauté. Une grosse faute technique professionnelle.

















