Le pays est sur le pied de guerre. Avec l’étincelle dans l’air. Dans un climat tendu.
L’État a procédé à l’équipement de ses forces de défense et de sécurité. Et lancé l’opération « barrissement de l’éléphant » pour la sécurisation du vote du samedi 31 octobre 2020.
La victoire du slogan « Tako kélé » ou « Un coup K.O » ne fait l’ombre d’aucun doute.
L’opposition affute, de son côté, ses armes. Le pied sur son mot d’ordre de désobéissance civile et de boycott total du scrutin, elle soutient non seulement que l’élection n’aura pas lieu, mais que Ouattara ne sera pas le prochain président de la République.
Qui aura le dernier mot!? Car en Côte d’Ivoire, on ne va pas aux élections la fleur au bout du fusil, mais avec le doigt sur la gâchette et des machettes bien aiguisées. Ce sont donc, depuis 1995, de nombreux morts que l’on compte et d’immenses dégâts matériels que l’on recense.
Le multipartisme, proclamé en 1990, est un beau gâchis. Il n’a pas été une révolution des œillets à l’ivoirienne et n’a donné aucun coup de pouce à la démocratie. Il a divisé les Ivoiriens.
C’est un champ de ruines au point que c’est le branle-bas à chaque scrutin présidentiel. La peur au ventre, les populations n’ont d’autre choix que de fuir afin de se mettre à l’abri d’atroces guerres ethniques et régionales.
L’échec de notre processus démocratique est avéré et patent. Après trente ans de misère, une remise en cause totale des textes et du système politique s’impose en Côte d’Ivoire. Et elle commence par la base: la formation des citoyens, immatures et politiquement analphabètes et donc sujets de manipulation, afin de les sortir de l’emprise de la bestialité et de l’animalité auxquelles nous assistons impuissants.
C’est un grand chantier qui attend la Côte d’Ivoire, en panne de maître d’ouvrage, pour la libérer de ses vieux démons. Car cela n’est pas le souci des forces dites vives du pays, qui n’ont qu’un seul projet: exercer, ici et maintenant, le pouvoir. De gré ou de force. Et tant pis pour les morts de la folie du pouvoir.
Contribution de :F. M. Bally