Stéphane Kipré a estimé samedi 6 juillet à Yopougon que Laurent Gbagbo est la clef qu’il faut pour fixer les boulons d’une Côte d’Ivoire qui a perdu ses fondements. C’est pourquoi, candidat du PPA-CI, il compte faire un seul mandat pour fixer les clous et faciliter la tâche à celui qui viendra diriger le pays après lui. Mais pour que cela soit, il y a des conditions: mettre de côté les guerres de positionnement, se mobiliser autour de Laurent Gbagbo, faire les Cartes Nationales d’Identités pour s’inscrire massivement sur les listes électorales.
« Laurent Gbagbo est la clé pour mettre les boulons d’une Côte d’Ivoire déstabilisée sur tous les plans. C’est pourquoi il promet faire un mandat pour fixer les clous. Mais c’est ensemble que nous allons gagner en 2025. Et pour y arriver, il faut faire vos papiers. Chacun doit être un ambassadeur dans son village. Nous sommes nombreux( à soutenir Laurent Gbagbo) mais nous sommes peu d’électeurs.Nous sommes majoritaires mais nous ne sommes pas présents sur les listes électorales. Oui, nous assumons qu’à un moment donné,nous avions dit de ne pas participer au processus électoral tant que nos leader était en prison. Mais maintenant, nous devons aller envahir les listes », a lancé le 1er Vice-président du PPA-CI en charge de l’implantation et de l’animation des coordinations et des fédérations au cours d’un meeting au « parlement la Réflexion » de Yopougon Niangon.
Stéphane Kipré a admis que la liste électorale contient de nombreuses anomalies, que la Commission chargée des élections n’est pas impartiale, que les populations ont des difficultés pour se faire établir les Cartes Nationales d’Identités(CNI), mais en attendant que la lutte politique aboutisse à des réformes profondes et à la gratuité des CNI, il faut que les partisans de Laurent Gbagbo se donnent les moyens de traduire leur majorité sociologique en majorité électorale.
« Pendant que nous sommes en train de lutter politiquement pour que cette liste soit rendue propre, ce qu’il faut faire, nous devons noyer le poisson. Si on a 10 noms frauduleux, nous devons y lettre 100 noms authentiques. Nous devons donc aller nous faire inscrire. Les gens qui disaient qu’on ne veut pas leur donner des papiers refusent de donner gratuitement les pièces d’identité aux Ivoiriens. Mais ne tombons pas dans le piège. Pendant que nous luttons politiquement pour que la CNI soit gratuite, nous devons nous entraider pour faire nos papiers. Nos seules armes sont notre parole et notre bulletin de vote. Tout ce que ce régime t’a fait subir, attend 2025 pour te venger avec ton bulletin de vote », a-t-il souligné.
Autre conditions sur laquelle Stéphane Kipré s’est voulu ferme: la cohésion du clan Gbagbo. » Allez partout dire que Laurent Gbagbo est candidat et nous devons rester mobilisés et unis autour de lui. Pour le moment, il ne doit pas avoir au sein des pro-Gbagbo des guerres de positionnement. Un enfant digne ne regarde pas le fauteuil du père quand celui-ci est encore assis. Arrêtons les guerres de positionnement. Arrêtons de nous affaiblir. Ne tombons pas dans les divisions. La force de Stéphane Kipré +la force de Dahi Nestor +a force de Kouassi Bertinla = la force de Gbagbo », a-t-il insisté sous les regards approbations de Dahi Nestor, SGA en charge de Yopopugon et de Songon et Kouassi Bertin, fédéral PPA-CI de Yopougon.
Le meeting a été organisé par l’Union des Parlements et Agoras de Côte d’Ivoire( UNAPOCI).
Les « Parlements et Agoras » sont en Côte d’Ivoire des espaces dits de libres échanges. Ils ont vu le jour pendant le pouvoir de Laurent Gbagbo faisait face à une rébellion. Les partisans de ce régime s’y retrouvaient pour débattre essentiellement des questions liées à la crise en vue d’une armature morale des populations pour la résistance pacifique. Avec la chute du pouvoir de la Refondation, ces espaces ont pris d’abord du recul et ont ensuite été réactivés pour dénoncer l’incarcération de Laurent Gbagbo à la CPI et inciter ses partisans à reprendre courage. C’est ce qu’a expliqué Tchéidé Ladislas, président de l’UNAPOCI. Après l’acquittement, il s’est posé la nécessité de renforcer les Parlements pour de nouveaux défis. Et la structure a trouvé en Stéphane Kipré une oreille attentive. C’est un peu le parrain que les responsables des « Parlement et Agoras » ont reçu. Celui-ci a salué le rôle de relais des informations et de mobilisation que joue ces espaces dans un contexte où, selon lui, le régime a caporalisé les médias d’État. Aussi a-t-il décidé d’y faire une tournée et de les soutenir matériellement. Sur place, il a remis aux « Parlements et Agoras »d’Abidjan, des sonos mobiles, des banderoles et la somme de 500.000F CFA. Suivront les dons des espaces de l’intérieur du pays.
Dan Opéli