Les populations de la commune d’Abobo notamment celles des quartiers d’Abobo dépôt, d’Abobo avocatier, escalier, ont manifesté le jeudi 27 décembre 2018, pour le manque d’eau potable depuis plusieurs années. Soit deux mois après l’élection d’Hamed Bakayoko.
« On veut de l’eau, on veut de l’eau, on veut de l’eau », scandaient bruyamment la population de ces sous quartiers constituées de femmes, d’hommes et d’enfants.
Elles sont sorties tôt le matin, pour entamer une marche pacifique pour réclamer de l’eau potable qui a cessé de couler dans leurs robinets. « L’eau source de vie, est aujourd’hui rare dans notre quartier. Mécontent, la population a entamé une marche pacifique pour interpeller nos autorités compétentes afin qu’elles se penchent sur ce problème », fait remarquer dame Awa cuvette en main parmi les manifestants.
« Nous sommes fatiguées de transporter de l’eau toujours. Chaque jour nous sommes obligés de parcourir plusieurs kilomètres à la recherche de l’eau. Malgré cela, nous recevons des factures alors que, nous n’avons pas d’eau courante », déplore une quadragénaire qui tenait à exprimer son ras-le-bol. « Au lieu de s’occuper des problèmes qui minent Abobo, le nouveau maire en qui nous avons placé beaucoup d’espoir organise plutôt un festival à la mairie d’Abobo sur trois jours avec plus de 50 artistes », s’est attristé une autre dame sous le couvert de l’anonymat.
Mais cette marche dite pacifique a vite tourné court. Car elle a été réprimée par la police à travers l’usage de gaz lacrymogène. A cet effet, les habitants disent prendre des mesures pour se faire entendre si d’ici les semaines à venir, rien n’est fait. « Je viens à peine de débourser la somme de 5 000 de francs CFA pour avoir de l’eau, juste pour la semaine », poursuit madame Kouyaté.
Le ministre de la Défense, député de Séguéla, Hamed Bakayoko élu le 13 octobre 2018, à l’issue d’un scrutin qui s’est soldé par la mort non élucidée d’un superviseur de son principal adversaire Tehfour Koné, avait battu campagne en mettant en avant sa proximité avec le président Alassane Ouattara.
« Le travail n’est pas facile, il est difficile. Quand je viens ici, cela veut dire qu’Abobo va être une grande priorité. Parce que je vois le président une fois par jour et lui parle au téléphone deux fois par jour », avait-il déclaré, au cours d’un meeting.
Karina Fofana ( ivoiresoir.net )