Jacques Ehou s’est rendu ce jeudi à la mi-journée dans les locaux de la police économique. Une nouvelle convocation lui avait été remise la veille à son domicile.
Jacques Ehouo a finalement accepté d’être entendu par la police économique et financière. Soupçonné de détournements de fond, le vainqueur de l’élection municipale du Plateau pour le compte du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) s’est rendu dans leurs locaux, situés dans cette même commune, jeudi 10 janvier à la mi-journée. Une information confirmée à Jeune Afrique par le procureur de la République, Richard Adou. Son audition se déroule actuellement.
Convoqué une première fois le 3 janvier, Ehouo avait refusé d’être entendu. Il a changé de stratégie mercredi soir à l’issue d’une réunion avec ses avocats. Selon l’un de ses proches, la direction du PDCI s’est montré favorable à son audition.
Des policiers s’étaient rendus mercredi à son domicile des Deux-Plateaux à Abidjan, mais aussi à celui de ses parents et de l’une de ses proches collaboratrices. Jacques Ehouo étant introuvable, les éléments de la police économique avaient remis une nouvelle convocation au personnel présent à sa résidence. Daté du 9 janvier, le document est signé par le commissaire divisionnaire Ernest Bouaky.
Pas d’arrestation, mais une audition
Mardi soir, son avocat Me Claver N’dry assurait qu’un mandat d’arrêt avait été émis contre son client. Une information démentie à Jeune Afrique par le procureur de la République. « Jacques Ehouo étant député, il ne peut pas être arrêté, d’autant plus que l’affaire n’est pas encore au stade l’enquête préliminaire. On ne parle ici que d’une audition, ce qui est totalement légal, afin qu’il puisse venir s’expliquer sur les faits qui lui sont reprochés », explique-t-il.
Jacques Ehouo est soupçonné d’avoir été l’un des acteurs d’un vaste détournement de fond organisé par la mairie du Plateau, alors dirigée par son oncle Noël Akossi-Bendjo. Ce cadre du PDCI avait été démis de ses fonctions en août. Il vit désormais à Paris.
Interrogé mercredi à la sortie du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Sidi Touré, a laissé entendre que la décision de mettre sous tutelle la commune du Plateau était directement liée à ces soupçons. « C’est une mesure conservatoire, le temps que la justice fasse ses preuves. Le procureur a été saisi deux fois. La première fois avant les municipales, une deuxième fois après, au sujet de soupçons de mauvaise gestion de la mairie du Plateau. Installer un conseil municipal dans un tel contexte pourrait freiner l’exécution de la décision judiciaire », a-t-il déclaré.