Une sueur froide coule actuellement sur les tenants du pouvoir ivoirien, depuis l’annonce de la grève des enseignants, les jeudi 3 et vendredi 4 avril 2025, pour revendiquer l’octroi d’une prime d’incitation.
La demande du report des discussions avec les enseignants sur leur prime d’incitation formulée le vendredi 28 mars dernier par la Ministre d’État Anne Ouloto à un intervalle d’un mois pourrait en dire véritablement long sur la volonté du Gouvernement ivoirien de « tuer le temps » dans les négociations afin d’atteindre allègrement le seuil de l’élection présidentielle d’octobre 2025. Par ailleurs, ce report pourrait aussi en dire long, sur la piètre santé de l’économie ivoirienne, en dépit des soutiens des partenaires au développement.
En clair, malgré les discours ambiants, l’économie ivoirienne semble n’avoir pas véritablement pris de l’embonpoint sous le régime RHDP en Côte d’Ivoire ces dernières années pour espérer apporter une solution financière rapide et idoine aux revendications des enseignants qui sont utilisés par les autres fonctionnaires comme un appât avant de manifester aussi à leur tour. Une situation qui s’expliquerait au passage par des « digba dettes » récemment critiquées par le président du PPA-CI.
Sinon, réellement, avec une croissance à 2 chiffres, la modeste prime d’incitation des enseignants, piliers du développement durable de la Côte d’Ivoire ne devrait pas faire l’objet de grève mais plutôt de prise de décision discrète au plus haut sommet de l’État.
La reprise des discussions étant prévue du 05 au 10 mai 2025, les syndicats disent avoir “pris acte du plaidoyer’’ de la Ministre d’État non sans insister sur « l’urgence de l’octroi de leurs primes d’incitation ».
Ici, lieu est de retenir que l’art de faire traîner les discussions est une ruse politique qui pourrait prendre du plomb dans l’aile, les enseignants étant forts conscients du fait que toutes les batailles menées jusque-là risquent d’être reprises à zéro, en cas se changement à la Magistrature Suprême, au soir de l’élection présidentielle du 30 octobre 2025.
Nunva Pierrot