Reçu en grande pompe à la Présidence de la République de la Côte d’Ivoire bien que condamné par contumace à 20 ans de privation de liberté, l’on est en droit de savoir si la condamnation du Woody est-elle fondée sur le droit ou relève-t-elle de l’ordre purement politique?
Il a pourtant vaincu la justice internationale mais en Côte d’Ivoire, dans son pays natal, il a été condamné par contumace, à 20 ans. La raison avancée, le « braquage de la BCEAO et de plusieurs banques commerciales, durant la crise post-électorale de décembre 2010 à avril 2011 » ne l’a cependant jamais convaincu d’autant plus que l’Institution financière ouest-africaine n’a, à aucun moment depuis, pondu un et un seul message pour dénoncer publiquement ce qui est reproché à l’homme politique qui a été dégagé par l’ex-Président Français. Toutefois, en dépit de l’épée de Damoclès juridique qui pèse lourdement toujours sur la tête de l’homme fort de Mama, il a été reçu en grande pompe à la Présidence ivoirienne par le Président Alassane Ouattara imself. Suscitant beaucoup d’interrogations des défenseurs des Droits humains et de la société civile. La condamnation de Gbagbo par contumace est-elle sincère ou un coup politique ? Quel message le régime RHDP voudrait-il transmettre en recevant un homme condamné par la justice ivoirienne à la Présidence de la République de Côte d’Ivoire ?
Le paradoxe est là, bien visible et tangible: un homme qui a vaincu la CPI, condamné par contumace à 20 ans de prison dans son pays et qui roucoule à la Présidence de la République, avec le Président Alassane Ouattara. Woody n’a donc pas tort de la tournure politique que pourrait revêtir sa condamnation, symbole de son écartement de la course à la Présidence en 2025, loin de tous les radars des Occidentaux. Sa réhabilitation par le politique ne serait-elle pas perçue comme un simple et juste retour à l’envoyeur envers le bienfaiteur d’ADO, alors dans ce même imbroglio juridico-politique comme en 2010?
Nunva Pierrot