Depuis l’humiliation que lui ont infligé les avocats du président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé en obtenant à mi parcourt, la fin de ce procès à la CPI, Fatou Bensouda et son équipe se battent comme de beaux diables pour se donner un peu de contenance.
Après en effet, la double défaite des mardi 15 et mercredi 16 janvier 2019 devant la chambre de première instance avec l’acquittement et la mise en liberté immédiate requis, c’est devant la cour d’appel qu’ils sont arrivés dans la nuit de mercredi. Il avaient jusqu’à minuit pour le faire. Leur combat, garder les personnalités ivoiriens encore en détention ou à la rigueur, les empêcher de regagner Abidjan à leur sortie.
L’innocence des deux personnalités ivoiriennes s’imposant désormais à la procureure et ses collaborateurs, ils ont dans un document de 5 pages, indiqué à la cour d’appel, les raisons qui expliquent leur insistance à garder en retention le président et le ministre. Cette raison, pour eux, c’est la déclaration du président Alassane Ouattara de « ne plus envoyer de citoyen de son pays à la CPI ».
S’appuyant sur cette déclaration de Ouattara, Bensouda se dit convaincue que s’ils rentrent en Côte d’Ivoire, Ouattara ne permettra donc pas à Gbagbo et Blé Goudé de se représenter à la CPI au cas elle obtiendrait un procès en appel. Elle souhaite donc qu’à défaut de les garder en détention; qu’il leur soit interdit de se rendre à Abidjan. C’est donc ce rappel de la déclaration du président ivoirien qui aurait retenu l’attention des juges de la cour d’appel qui ont demandé en conséquence que cette mise en liberté soit suspendue, le temps pour eux de statuer.
A cet effet, les cinq juges de la cour d’appel présidée par le Nigérian Chile Eboe-Osuji délibèrent depuis midi de jeudi 17 janvier 2019 pour se prononcer sur cette question après que les équipes deux équipes de défenses et la représente des victimes aient déposé avant midi, leurs points de vue sur cette nouvelle étape.
En attendant, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, bien que acquittés des charges qui étaient retenues contre eux, restent en détention. Une détention qui pourrait durer quelques heures, vu que la chambre d’appel entend se prononcer en fin d’après midi de ce jeudi. Mais les choses pourraient durer deux à trois jours, si les juges ne finissaient pas leur délibération aujourd’hui. « Mc Donald est dans sa logique » a réagi Blé Goudé en apprenant la nouvelle autour de 21 heures
Il faut dire qu’après le dîner qui venait de leur être servi autour de 20 heures, le président Laurent Gbagbo et le ministre Charles Blé Goudé attendaient qu’on leur trouve des chambres d’hôtel pour la nuit, lorsqu’ils ont été invités à regagner la prison sous escorte policière.
Tidiane HOULA