Au cours d’un point de presse tenu ce mercredi 10 octobre 2018 à Abidjan, Aboudrahamane Sangaré, président intérimaire du Front populaire ivoirien (FPI), a appelé ses militants à s’abstenir des élections locales prévues samedi 13 octobre.
« Le FPI demande à tous ses militants et sympathisants partout sur l’ensemble du territoire, à tous les démocrates et à l’ensemble des ivoiriens, de s’abstenir de prendre part à ces élections-piège du 13 octobre 2018. Le FPI ne cautionne ni candidat ni parti ou groupement politique pour ces élections locales, cette énième forfaiture de M. Alassane Ouattara. », a martélé Aboudrahamane Sangaré.
Pour le chef de file du parti de Gbagbo, une quelconque participation du FPI à ce scrutin du 13 octobre 2018, conforterait le chef de l’Etat dont l’objectif est, dit-il, de faire croire à l’opinion internationale et particulièrement à la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples que les Ivoiriens n’ont rien à reprocher à la CEI actuelle et qu’ils peuvent s’en accommoder. « A la vérité, M. Alassane Ouattara cherche la caution des Ivoiriens pour ne rien céder par la suite sur la réforme de la CEI. », a-t-il ajouté.
Cette sortie de Sangaré Aboudrahamane est fécondée et enrichie par la volte-face du chef de l’Etat Alassane Ouattara. Après avoir annoncé la recomposition de la Commission électorale indépendante (CEI) lors de son adresse à la nation, le 06 août 2018 conformément à l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, Alassane Ouattara s’est retracté un mois plus tard, le 05 septembre 2018 indiquant que la reforme de cette institution en charge des élections ne concerne que la présidentielle 2020. Les élections locales boycottées par le parti de Gbagbo se tiendront samedi 13 octobre 2018 dans un contexte marqué par menaces, intimidations et attaques dans plusieurs localités dont Guiglo, Duékoué, Vavoua Abidjan (Port-Bouet, Koumassi) etc.
Cyrille NAHIN