A l’approche du référendum sur le projet de nouvelle Constitution, qui se tiendra le 21 septembre, le gouvernement a suspendu, samedi 23 août, pour quatre-vingt-dix jours, les deux principaux partis politiques du pays.
Le 21 septembre, les Guinéens se prononceront par référendum sur un projet de Constitution. Ce vote, censé marquer une étape cruciale vers le retour à une vie démocratique normalisée, se présente, au contraire, dans un climat de restriction continue des libertés fondamentales, quatre ans après le putsch sanglant du commandant des forces spéciales, Mamadi Doumbouya, ancien sous-officier de la Légion étrangère française devenu chef tout-puissant de la junte militaire.
Aucun parti politique représentatif ne sera en effet en mesure de mener la campagne référendaire. Samedi 23 août, le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation, élément-clé de l’appareil sécuritaire guinéen dirigé par le général Ibrahima Kalil Condé, a suspendu pour quatre-vingt-dix jours les deux principaux partis politiques : l’Union des forces démocratiques de Guinée, de l’ancien premier ministre Cellou Dalein Diallo, première formation de l’opposition, qui recrute essentiellement au sein de l’importante communauté peule du pays et de la diaspora, ainsi que le Rassemblement du peuple de Guinée, de l’ancien président Alpha Condé, déposé par des militaires le 5 septembre 2021.