Le ministre zambien des Mines Richard Musukwa a annoncé le 17 juillet 2019 la potentielle reprise par neuf compagnies étrangères de la Kondola Copper Mines (KCM). Son démantèlement avait été ordonné par la justice en mai dernier, sur demande du gouvernement zambien.
Première mine d’« or rouge » de Zambie, elle est objet de tous les désirs. A l’heure actuelle, la Konda Copper Mines (KCM) est convoitée par pas moins de neuf entreprises étrangères, notamment australienne, canadienne, chinoise, russe et turque, a-t-on appris à l’occasion d’une conférence de presse donnée le 17 juillet 2019 à Lusaka, la capitale du pays.
Représentant du gouvernement zambien en tant que ministre des Mines, Richard Musukwa a ainsi annoncé que de nombreuses compagnies minières souhaiteraient reprendre la mine et investir ainsi dans le pays. L’Etat zambien doit auparavant attendre que les neuf entreprises finissent leur période d’audit préalable, « alors l’appel d’offres sera lancé et, si tout va bien, cela sera fait dans les prochaines semaines », a-t-il déclaré.
Démantelée en mai 2019
Jusqu’en mai 2019, la KMC était détenue par deux actionnaires : l’Etat gambien, à 20,6%, et le groupe indien Vedanta Resources, coté à Londres, à 79,4%. Ces derniers mois, une bataille a opposé les deux entités, l’Etat zambien reprochant à son partenaire de ne pas avoir payé tous ses impôts et d’avoir violé le code minier.
Les tensions entre Vedanta Resources et le gouvernement zambien se sont peu à peu transformées en conflit ouvert à l’occasion de la réforme fiscale menée par le chef de l’Etat qui, selon le groupe indien, menace dangereusement ses activités. Sur demande du Gouvernement, la justice zambienne a finalement prononcé en mai dernier la liquidation et le démantèlement de la mine.
Vedanta Resources… fait sa vendetta
L’appel d’offre pour vendre la mine aux investisseurs étrangers sera lancé en dépit de l’opposition de Vedanta Resources, qui a engagé de son côté des procédures judiciaires en Afrique du Sud et en Zambie, afin empêcher le démantèlement de la mine de cuivre.
Les démarches n’ont pas effrayé le gouvernement qui est confiant sur l’issue des procédures. « Nous sommes tout à fait au courant des procédures judiciaires en cours, mais (…) on ne peut pas croiser les bras en attendant la décision des tribunaux que nous respectons », a estimé M. Musukwa. Le 16 juillet dernier, le tribunal sud-africain a entendu les arguments du groupe indien. Il rendra sa décision le 23 juillet.
Une lutte de longue haleine contre les investisseurs étrangers
Les revenus générés par la vente du cuivre représentent 70% des recettes des exportations de la Zambie. Deuxième producteur de cuivre d’Afrique et septième mondial, le pays est pourtant étranglé par une forte dette. La Zambie a donc décidé de frapper son secteur minier au portefeuille et d’instaurer une nouvelle politique fiscale.
La TVA prélevée sur l’exportation du cuivre est désormais supprimée et remplacée depuis le 1er juillet 2019 par un nouvel impôt. Le président zambien n’a pas manqué de dénoncer l’attitude des nombreux investisseurs étrangers du pays ces derniers mois, présent sur le Continent « pour piller, sans payer ce qu’ils doivent ».