En Côte d’Ivoire du 11 au 13 avril, le général Brice Clotaire Oligui Nguema n’est pas seulement venu relancer la coopération bilatérale. Le président de la transition gabonaise a également profité de son entretien avec Alassane Ouattara pour lui demander d’intercéder auprès du président déchu, Ali Bongo Ondimba.
Séjour médical
Selon nos informations, Brice Clotaire Oligui Nguema souhaite qu’Alassane Ouattara essaie de le convaincre de quitter Libreville, afin qu’il puisse bénéficier de soins au Maroc ou en Angleterre. La santé de l’ancien président nécessite en effet, selon le nouveau dirigeant, une prise en charge médicale. Depuis plusieurs mois, le président du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), la junte au pouvoir, ne parvient pas à faire accepter à l’ancien président un séjour médical hors du pays.
Alassane Ouattara est un proche de longue date de la famille Bongo. Avant son décès en 2009, Omar Bongo l’avait présenté à ses enfants comme un « grand frère ». Le président ivoirien a déjà discrètement mené plusieurs médiations réussies au sein de la famille. Mais il n’entreprendra rien contre la volonté du chef de l’État déchu.
Le cas de Sylvia et Noureddin
Ali Bongo Ondimba refuse en effet de quitter le pays, notamment par crainte de ne pas pouvoir y rentrer, malgré les assurances des autorités militaires sur une possibilité de retour sans restriction. L’ancien dirigeant a également posé une condition : pouvoir partir avec toute sa famille, sa mère Patience Dabany, mais aussi ses enfants Jalil et Bilal. Il demande également la libération de son épouse Sylvia Bongo Ondimba et de leur fils, Noureddin Bongo Valentin, tous deux incarcérés à Libreville. Ces derniers n’ont pas encore été jugés.
Patience Dabany est autorisée à rendre visite à son fils. Ce dernier est toujours en résidence surveillée, sous bonne garde des forces de sécurité. Brice Clotaire Oligui Nguema a expliqué à Alassane Ouattara que ce dispositif a été mis en place pour assurer la sécurité de l’ancien président, par crainte qu’il subisse des assauts des populations mécontentes de sa gestion du pouvoir.