Le Premier ministre Abiy Ahmed, à la tête du gouvernement depuis avril 2018, vient de lancer un projet de trois ans destiné à « améliorer l’image d’Addis Abeba ». Pour le financer, il a fait appel à des donateurs fortunés.
173 000 dollars par convive, soit 155 000 euros. C’est la somme qu’ont déboursée plus de 200 donateurs fortunés, locaux et étrangers, pour assister à un dîner organisé par le Premier ministre Abiy Ahmed, le 19 mai 2019. Au menu de ces agapes, l’embellissement de la capitale de l’Ethiopie.
Le dîner avait pour but de lever des fonds en faveur d’un projet lancé sur une durée de trois ans, par M. Abiy afin d' »améliorer l’image d’Addis Abeba« , une ville en mouvement qui vit de profonds changements. Les immeubles modernes y poussent comme des champignons.
En smoking et robe longue, les hôtes étaient assis à une grande table de banquet couverte de roses rouges, dans l’ancien palais impérial Menelik.
Une ville africaine plus verte
S’adressant en amharique à ses invités – la langue la plus répandue dans le pays -, M. Abiy les a remerciés de soutenir son projet « Beautifying Sheger Project » (Sheger, nom populaire de la capitale). Et il leur a dit espérer qu’une fois ce dernier achevé, Addis Abeba serait regardée comme une ville africaine « belle et propre« . Selon le site de son ministère, « la croissance rapide et l’expansion de la ville ces dernières années n’ont pas utilisé de manière adéquate les ressources naturelles et la magnifique topographie dont la cité bénéficie« .
Située au centre du pays, sur des hauts-plateaux en bordure du Grand Rift, à 2355 m d’altitude, Addis Abeba est la capitale la plus élevée d’Afrique. Sa population est estimée à près de 5 millions d’habitants en 2019.
Cependant, la ville grossit sans cohésion, ni espaces verts, l’une des préoccupations du Premier ministre qui veut mettre en adéquation l’aspect du plus grand centre urbain du pays avec le taux de croissance du PIB éthiopien, supérieur à 8% depuis dix ans. Alors que parcs et jardins ne couvrent que 0,3 m² par habitant à Addis Abeba, leur surface devrait passer à 7 m² par habitant grâce au projet.
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L’Ethiopie riche et pauvre à la fois
D’un coût estimé à 1 milliard de dollars (896 millions d’euros), le plan prévoit aussi de créer des voies cyclables et piétonnières, ainsi que des digues anti-inondations, le long des 56 km de cours d’eau de la capitale. Des arbres seront également plantés et des fermes urbaines construites. Objectif : faire d’Addis Abeba la vitrine des réformes engagées depuis un an par le chef de l’exécutif, nommé en avril 2018.
Deuxième pays le plus peuplé du continent avec environ 100 millions d’habitants, l’Ethiopie possède l’économie la plus dynamique d’Afrique de l’Est. Mais le pays reste l’un des plus pauvres au monde, avec un revenu annuel moyen par habitant de 783 dollars, soit à peine 702 euros.
Source: France info