Ça saute aux yeux. L’engagement de Didier Drogba dans la course à la Fédération Ivoirienne de Football( FIF) donne une autre connotation à ce scrutin à venir. L’étoffe et le coffre de l’ancien capitaine des Éléphants suscitent divers sentiments. L’enthousiasme chez ceux qui croient en lui, la méfiance voire la peur chez ses adversaires déjà déclarés.
Drogba n’est peut-être pas celui qui va venir révolutionner le football ivoirien d’un coup de baguette magique. Mais que vaut cependant sa candidature dans la sphère du football ivoirien? Analysée dans le fond.
Drogba c’est un gros passé footballistique. Un nom. Une image. Une notoriété. Un épais carnet d’adresses. Un profil. Une surface financière.
De quoi a besoin le football ivoirien aujourd’hui? Cette discipline a nécessairement besoin d’une restructuration de fond en comble. Laquelle restructuration induit la formation des formateurs. La réhabilitation et la construction des infrastructures sportives, indispensables à la pratique du bon et beau football. La réorganisation efficiente des centres de formation. D’où un championnat dans cette catégorie. Le relookage du football féminin dans sa profondeur. Une redynamisation de la Direction Technique Nationale( DTN). Qui devra mettre en route tout le système afin de redonner une identité au football ivoirien. Des projets qui ont jailli du premier jet de lex-attaquant des Blues.
Toute cette réforme ne peut être mise en place et en route que si les moyens financiers existent et sont surtout bien utilisés. Ce qui, à moins d’un cataclysme, devrait être le cas avec le candidat Drogba. Quand on sait le passé de ce prétendant à la fédé, son état d’esprit et ses relations dans le monde de la haute finance.
Personne ne peut refuser l’argent de l’état.
Mais DD, de sources concordantes, ne devrait pas toujours attendre l’aide étatique pour gérer la fédé. Car les moyens, selon les mêmes sources, pourrait provenir de plusieurs endroits pour aider à la « Renaissance » du football ivoirien comme le candidat baptise son projet.
DD peut profiter des gestions d’Anouma et de Sidy
Drogba a été joueur sous Anouma de 2003 à 2012. Neuf (9) ans donc. Il n’avait pas les clefs en main mais il sait ce qui s’est passé de l’intérieur. Il en sait même beaucoup. Il sait pourquoi le financier de Minmni(village d’Anouma) a révolutionné et donné de l’allant au football ivoirien, au plan international, sans toute fois gagner un trophée majeur.
Drogba a joué sous Sidy de 2011 à 2014. Il a eu trois ans pour l’observer en tant que président. Sidy a gagné la Can des cadets (2013) à sa présence, mais pas la Can senior (2015). Il est parti de la sélection en 2014 après la Coupe du monde au Brésil. La raison reste méconnue.
Surtout il a eu le temps d’apprécier, à sa juste valeur, la qualité de la gestion des ressources humaines de l’homme.
Drogba a donc côtoyé deux gestions de notre football. Il a collaboré avec deux systèmes dont il peut profiter.
Une gestion, celle d’Anouma, basée sur une bonne organisation et gestion des ressources humaines. Mais qui n’a pas forcément été accompagnée de résultats sportifs probants.
Une autre de Sidy avec un traitement approximatif des hommes. Mais qui a abouti à de bons résultats sportifs d’une manière ou d’une autre.
Voici ce que peut représenter la candidature de DD pour le football ivoirien. Un challenge pour les présidents de clubs.
Seuls eux ont la possibilité de changer leurs propres destins ou les maintenir en l’état. La balle roule certes pour tout le monde. Mais pour l’heure, elle est dans leur camp.
T.K