· Ce qu’il s’est passé mardi matin à Clairefontaine
Au deuxième jour du rassemblement de l’équipe de France pour cette trêve internationale du mois de mars, Kylian Mbappé a pris une décision loin d’être anodine. Le champion du monde de 23 ans a refusé de participer à une série d’obligations marketing imposée aux Bleus au profit de diverses marques (Volkswagen, Uber Eats, Orange, Xbox, Coca-Cola et Konami). Noël Le Graët, président de la Fédération française de football (FFF), l’a appelé pour tenter de le convaincre. « À un moment, il était prêt à le faire, dit-il, cité par L’Équipe. Puis il a dit: «Non, je ne descends pas». Qu’est-ce que vous voulez faire? »
· Pourquoi Mbappé a snobé les partenaires de la FFF
Kylian Mbappé souhaite notamment avoir un droit de regard plus important sur l’utilisation qui est faite de son image en équipe de France. Il n’accepte pas d’être associé à des marques auxquelles il n’adhère pas. Par exemple, il n’est pas à l’aise avec les sponsors qui sont en contradiction avec son implication pour la bonne nutrition des enfants.
Au lendemain de son absence remarquée (qui n’a absolument pas remis en cause sa participation à l’entraînement du jour), l’entourage du joueur a assuré que sa décision « n’est en rien une rébellion ». Celui-ci ajoute aussi, dans une déclaration transmise à l’AFP: « Elle n’avait d’autre objectif que de réaffirmer ses attentes et faire bouger les lignes. Cet épisode ne remet en rien en cause l’implication de Kylian Mbappé, son attachement à l’équipe de France, et doit servir au dialogue nécessaire autour de ces sujets ».
🇫🇷 Selon son entourage, l’absence de Mbappé à la séance de mardi à Clairefontaine « n’est en rien une ‘rébellion’, elle n’avait d’autre objectif que de réaffirmer ses attentes et faire bouger les lignes »
— RMC Sport (@RMCsport) March 23, 2022
· Une convention au coeur de la discorde
Comme expliqué par l’AFP, le buteur du Paris Saint-Germain conteste en fait la convention relative à la cession du droit collectif à l’image que chaque international signe avant sa première sélection. Cet accord date de 2010. Il contient des obligations vis-à-vis des partenaires de la FFF. En échange, chaque joueur reçoit 25.000 euros par match disputé.
Mbappé, qui reverse l’argent touché à des associations caritatives, a signé cette convention en 2017. Mais elle n’a « jamais été renégociée depuis et est réputée valable pour chaque joueur jusqu’à la fin de sa carrière en équipe de France », expliquent ses représentants. Ceux-ci négocient infructueusement depuis plusieurs mois avec Florence Hardouin, la directrice générale de la FFF. La dernière rencontre entre les deux parties date de moins d’un mois. De nouvelles dicussions sont prévues dans les prochains jours.
Pour l’entourage de Mbappé, « les conditions de cette convention ne permettent plus de développer l’image du football dans le respect des valeurs que peut porter l’institution, mais aussi de celles propres à chaque joueur de l’équipe ».
· Mbappé s’expose-t-il à une sanction?
« Tout ce qui est sanctions, ça m’embête toujours. Je n’aime pas ce mot-là. Mais il y aura une conversation », a réagi Noël Le Graët, qui a tenté mercredi d’éteindre le feu. « Je n’en fais pas une affaire d’État. (…) Il n’y a pas de bras de fer », a ajouté le dirigeant, qui assure ce conflit n’aura « aucune conséquence pour l’avenir » sur les terrains.
Cet incident va tout de même donner lieu à une « conversation » entre la star et le patron du football français. Le service juridique de la fédération va également réagir, compte tenu des obligations contractuelles de l’instance vis-à-vis de ses partenaires commerciaux. « Il y aura une lettre des avocats qui va lui être adressée et à son avocate, a confirmé Le Graët. On va voir point par point ce qui pose problème ».
Source : RMC Sport