Le « New York Times » affirme que les Etats-Unis ont « eu un rôle » dans l’opération au cours de laquelle ce dirigeant clé d’Al-Qaida a été tué.
Hamza Ben Laden, l’un des fils d’Oussama Ben Laden présenté comme son héritier à la tête d’Al-Qaida, est mort, selon des informations du « New York Times » et de la chaîne NBC.
Le « New York Times » affirme que les Etats-Unis ont « eu un rôle »dans l’opération au cours de laquelle Hamza Ben Laden, considéré comme un dirigeant clé d’Al-Qaida, a été tué. Le quotidien, qui cite deux responsables américains, dit n’avoir pas eu accès à d’autre précision sur cette opération.
Premier média à révéler cette possible élimination, NBC avait indiqué un peu plus tôt que Washington disposait d’informations de services de renseignement attestant de la mort de Hamza Ben Laden, s’appuyant sur trois responsables anonymes. « Je ne veux pas faire de commentaire là-dessus », a répété à deux reprises le président Donald Trump, interrogé mercredi par des journalistes sur cette information de NBC.
Les deux médias n’ont pas de détails sur la date, le lieu ou les circonstances du décès. Selon le « New York Times », il est intervenu dans les deux dernières années, mais les Américains ont mis du temps à le confirmer.
Le « prince héritier du djihad »
Hamza Ben Laden est considéré comme le fils préféré – voire le successeur désigné – d’Oussama Ben Laden, le fondateur du réseau à l’origine des attentats du 11 septembre 2001. Le jeune homme d’une trentaine d’années figure sur la liste noire américaine des personnes accusées de « terrorisme ».
Washington avait offert en février une récompense pouvant atteindre un million de dollars pour toute information permettant de le retrouver. Le comité des sanctions de l’ONU contre l’organisation Etat islamique (EI) et Al-Qaida avait de son côté ajouté le nom de « Hamza Oussama Muhammad Ben Laden », né le 9 mai 1989 à Djeddah (Arabie saoudite), à la liste des personnes soumises à un gel international de leurs avoirs et à une interdiction de voyager.
« Il a été désigné » (en août 2015) par le chef actuel d’Al-Qaida, l’Egyptien Ayman al-Zawahiri, « comme étant officiellement membre d’Al-Qaida » et « est considéré comme son successeur le plus probable », avait ajouté l’ONU, également en février de cette année.
Hamza Ben Laden est souvent considéré comme le « prince héritier du djihad ». Des documents, dont des lettres révélées par l’AFP en mai 2015, montrent qu’Oussama Ben Laden le destinait à lui succéder à la tête du djihad mondial anti-occidental.
Al-Qaida n’a « ni commenté ou confirmé »
Quinzième de la vingtaine d’enfants d’Oussama Ben Laden, fils de sa troisième femme, Hamza a été depuis son enfance préparé pour suivre ses pas. A ses côtés en Afghanistan avant le 11-Septembre, il apprend le maniement des armes, et on l’a vu vitupérer de sa voix fluette les Américains, les Juifs et les « Croisés » dans des vidéos mises en ligne.
Parmi les archives du chef djihadiste saisies lors du raid américain de 2011 au cours duquel il a été tué au Pakistan, et dévoilées fin 2017 par la CIA, figure par ailleurs une vidéo du mariage de Hamza, apparemment en Iran, dont on a ainsi découvert les premières images à l’âge adulte. Hamza Ben Laden avait été déchu en mars de sa nationalité saoudienne.
Rita Katz, la directrice de SITE Intelligence Group, un groupe spécialisé dans la surveillance des mouvements djihadistes, a noté mercredi qu’Al-Qaida n’avait pour l’instant « ni commenté ou confirmé » les informations sur la mort de Hamza Ben Laden.