Dans une lettre signée Charles Blé Goudé, l’ex-ministre de la jeunesse sous Gbagbo, dénonce l’ingratitude des actuels occupants du palais présidentiel d’Abidjan. Dans les lignes qui suivent l’intégralité de sa revolte.
« Le temps passe, repasse et s’efface, les souvenirs restent ! » Ainsi chantait le célèbre Julio Ecclésiaste.
2008-2018, cela fait 10 bonnes années. Le temps est passé, et pourtant, le souvenir de ma rencontre avec Jean Philippe Kaboré, le fils de la chancelière Henriette Diabaté, Présidente du RDR me revient. C’était dans la salle d’attente du palais Présidentiel au Plateau, à Abidjan. Nous nous sommes salués et avons échangé quelques mots de courtoisie, pour briser le silence. C’était la première fois que je le voyais, je pense que lui aussi. Ce jour-là, le fils d’Henriette Diabaté était venu voir le Président Laurent Gbagbo, son tonton, l’ami de sa mère, pour solliciter son aide dans le cadre de ses activités à la chaine de télévision panafricaine Télé-Sud. Jean Philippe a été reçu et bien reçu par le Président Laurent Gbagbo. Il est sorti de cette rencontre satisfait et bien heureux. En Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo est connu pour son humanisme et sa générosité, il ne confond pas adversaire politique et ennemi.
Je n’aurais jamais évoqué cette histoire si Jean Philippe et sa maman ne se rendaient pas coupable d’un silence complice face à l’interdiction de sortie du territoire que le pouvoir Ouattara impose à Michel Gbagbo. En effet, alors que Michel Gbagbo a manifesté à plusieurs reprises son désir de visiter son père en prison à La Haye, le pouvoir Ouattara dont Henriette Diabaté est une personnalité importante et influente l’en a toujours empêché. Ce qui me révolte, c’est l’indifférence de la chancelière Présidente du RDR et de son fils Jean Philippe vis-à-vis de Michel Gbagbo, le fils du bienfaiteur d’hier.
Priver Michel Gbagbo de son droit élémentaire de visiter son père en prison procure peut-être au pouvoir Ouattara du bonheur, mais cela ne lui fait guère honneur. Le temps passe, repasse et s’efface, les souvenirs restent.
Fait à La Haye, le 09 Mai 2018
Charles Blé Goudé
Homme Politique en Transit à La Haye