Paris/ Invité du mouvement ALR
Kouadio Konan Bertin( KKB):
» Il faut aider Ouattara à partir au lieu d’en faire un ennemi »
» J’ai combattu Ouattara pour deux raisons »
Il n’a pas changé de fusil d’épaule. Kouadio Konan Bertin dit KKB a gardé sa même philosophie de la politique et son rêve politique pour le peuple ivoirien. Pour lui, seules la discussion et la démocratie prévalent dans la quête du pouvoir.
Invité spécial, hier dans le 10ème à Paris, du mouvement » Agir pour La République » ou ALR, KKB a fait, en quasiment en deux heures d’horloge, la genèse de la crise ivoirienne. Un mouvement dirigé par Aka Agnofe qui a fait le choix de soutenir KKB dans sa carrière politique. Pour ses idées selon les dirigeants de cette association.
Il a critiqué. Fustigé par moments. Proposé. Concernant les élections à venir de 2020, voici sa position quant au chef de l’état, Alassane Dramane Ouattara. » Il a fait deux mandats de cinq ans. Dix ans donc. Il a lui-même évoqué son départ pour faire de la place aux plus jeunes. Pour moi, il faut l’aider à partir tranquillement dans de bonnes conditions au lieu d’en faire un ennemi ».
Pour l’ancien député de Port-Bouet, les conditions pour organiser une élection paisible et transparente en d’octobre 2020 ne sont pas réunies. La commission électorale indépendante(CEI) ne fait pas l’unanimité dans le paysage politique ivoirien. Les listes électorales restent énigmatiques. Le problème des cartes d’identité demeure un noeud gordien. » Si rien n’est fait, j’ai peur pour demain », s’inquiète le membre du bureau politique du Pdci-Rda.
Dans sa lutte politique, elle a eu à se dresser contre Alassane Ouattara, l’actuel chef de l’état. Pour des raisons qui lui sont propres.
» Personnellement je ne connais pas Alassane. C’est le président Bédié qui nous a rapporté, à l’époque, qu’il n’est pas Ivoirien. Comme les citoyens sénégalais n’accepteraient pas d’être dirigés par un Algérien, les Béninois ne voudraient pas d’un Marocain comme président chez eux, les Ivoiriens ne pouvaient pas accepter d’être dirigés par un Burkinabé. C’est d’un. De deux, il a dit, en son temps, qu’il frapperait le pouvoir de Bédié. Il l’a frappé. Le visage officiel de ce coup d’état a été Robert Guei. Mais Alassane était impliqué. C’est pour ces deux raisons que j’ai combattu Ouattara Alassane », explique l’ancien leader de la jeunesse du Pdci.
Candidat indépendant en 2015 à l’élection présidentielle, il finit 3ème. Pour 2020, il demeure dans le starting-block au Pdci. Et il se pliera au choix qui se fera lors du prochain congrès du plus vieux parti politique ivoirien.
KKB a été l’un des premiers hommes politiques à rendre visite au président Laurent Gbagbo et à Charles Blé Goudé en prison à la Haye. Parce qu’il estime qu’une réconciliation ne pourra se faire sans ces deux acteurs politiques. Pour lui, les présidents Laurent Gbagbo et Ouattara doivent se rencontrer. Se parler. Pour garantir la réconciliation devenue un mirage.
Au nom de cette réconciliation KKB s’est déplacé pour aller voir Abdou Diouf et Jerry Rollings, respectivement ancien chef de l’état sénégalais et ghanéen. Pour leur demander d’intervenir auprès d’Alassane Ouattara aux fins de trouver des voies et moyens pour garantir une paix effective et définitive en Côte d’Ivoire.
Pour lui, Henri Konan Bedie, comme un phenix, peut encore renaître de ses cendres et occuper le fauteuil présidentiel. Et au Pdci, ils y travaillent.
Tibet K.