Encore une fois, l’Afrique est sommée de s’incliner. Encore une fois, la Coupe d’Afrique des Nations est reléguée au rang de variable d’ajustement dans le grand échiquier du football mondial. La décision prise par la FIFA et l’Association européenne des clubs (ECA) de ne libérer les joueurs africains qu’à partir du 15 décembre 2025, soit six jours avant le coup d’envoi de la CAN au Maroc, est une gifle. Une gifle à nos sélections. Une gifle à nos supporters. Une gifle à notre dignité.
Comment peut-on justifier une telle décision, sinon par un mépris latent pour le football africain ? Quand il s’agit de l’Euro ou de la Copa América, les calendriers s’ajustent, les clubs s’inclinent, les joueurs sont libérés dans les temps, les médias s’enflamment. Mais pour la CAN, on chipote, on marchande, on négocie des jours comme s’il s’agissait d’un tournoi de quartier. L’Afrique mérite mieux que cette condescendance institutionnalisée.
Ce n’est pas seulement une question de jours. C’est une question de respect. De reconnaissance. De justice. Les sélections africaines, déjà confrontées à des défis logistiques, climatiques et politiques, doivent désormais composer avec des effectifs amputés jusqu’à la veille du tournoi. Comment préparer une compétition majeure dans ces conditions, en 6 jours ? Comment espérer rivaliser sur la scène mondiale si nos propres compétitions sont sabotées à la source ?
La FIFA, censée être garante de l’équité entre les confédérations, s’est rendue complice de cette manœuvre. L’ECA, fidèle à sa logique de rentabilité, impose sa loi. Et l’Afrique, une fois de plus, est sommée de se taire. Je pense qu’il est temps de dire non. Non à cette hiérarchisation des compétitions. Non à cette vision eurocentrée du football. Non à cette instrumentalisation de nos talents, formés sur le continent, exportés en Europe, puis retenus comme des otages quand vient le moment de défendre les couleurs de leur patrie.
La CAN ne doit pas être un perçue comme une parenthèse folklorique, exotique dans le calendrier mondial. C’est une compétition majeure, riche d’histoire, de passion, de talent. Elle mérite le même respect que les autres. Et si les instances ne veulent pas l’entendre, alors faisons-leur entendre. Par nos voix. Par nos actes. Par notre unité.
Le respect n’est pas une faveur. C’est un droit.
J.p Oro

















