Lundi, un homme qui avait tenté de braquer la boutique Histoire d’Or de la rue de Béthune, dans le centre-ville de Lille, a été stoppé dans sa fuite par deux «courageux citoyens». L’un d’eux serait un demandeur d’asile en situation irrégulière.
À Lille, la très commerçante rue de Béthune, située en plein cœur du centre-ville de la capitale des Hauts-de-France, a vécu un lundi après-midi pour le moins animé. Vers 17h30, un homme cagoulé pénètre dans la bijouterie Histoire d’Or. Il menace la gérante avec une arme de poing – qui s’avérera factice – et casse une vitrine de présentation, raconte une source policière au Figaro.
Le braqueur est rapidement mis en fuite par deux témoins qui le poursuivent rue de Béthune puis rue des Tanneurs. Après une petite bagarre, les deux hommes parviennent à immobiliser le fuyard en attendant l’arrivée des forces de l’ordre. Une équipe de police-secours interpelle l’homme masqué, qui est placé en garde à vue à l’hôtel de police de la ville. Son cas est confié à la police judiciaire de Lille.
Mardi, la boutique Histoire d’Or était «fermée pour raisons techniques», selon un panneau collé sur la porte vitrée du magasin. Une réouverture était cependant prévue aujourd’hui. Depuis les événements, un agent de sécurité est posté devant la bijouterie, indique au Figaro une Lilloise qui travaille dans les environs immédiats de la rue de Béthune.
«Je peux facilement m’intégrer»
Selon La Voix du Nord , l’un des deux poursuivants du braqueur serait un jeune homme de 19 ans prénommé Sidiki. «Les gens couraient en criant “Il a une arme!”. Il fallait faire quelque chose. Je n’ai pas eu peur, j’étais décidé, raconte Sidiki au quotidien. Il marchait rapidement. À un moment, je me suis dit que c’était le moment de lui tomber dessus. Je lui ai mis un coup de pied dans les jambes, qui l’a fait tomber».
Qualifié de «courageux citoyen» par la Police nationale du Nord sur son compte Twitter, le jeune homme se trouve actuellement en situation irrégulière sur le territoire français. Après avoir quitté sa Guinée natale, il est passé par le Mali, l’Algérie, le Maroc et l’Espagne avant d’arriver en mars dernier en France, puis de se retrouver à Lille par hasard.
Il a alors vécu pendant quelques mois dans un squat du quartier de Moulins avant de partir pour Dunkerque, où il est aujourd’hui hébergé dans un foyer. Il affirme suivre des études de couvreur dans un lycée professionnel. «Je veux suivre une formation et trouver du travail. Je peux facilement m’intégrer. Je parle français, j’aime la France», a déclaré le Guinéen à La Voix du Nord.
Sidiki connaîtra-t-il un destin semblable à celui de Mamoudou Gassama, récemment naturalisé après avoir sauvé en mai un enfant suspendu dans le vide? «On a vu récemment une régularisation pour acte exceptionnel, mais il s’agissait de sauver une vie, fait remarquer la même source policière. Ce n’est pas la police qui fera quelque chose, mais nous faisons tout remonter au ministère de l’Intérieur».