Je voudrais tout d’abord remercier les autorités françaises pour l’accueil chaleureux et l’hospitalité qu’elles nous ont réservés depuis notre arrivée à Paris.
Je suis heureux de me joindre à eux pour participer à cette campagne de mobilisation pour la souveraineté et l’innovation vaccinale dénommée « Lancement de l’Accélérateur Africain de Fabrication de Vaccins ».
Je voudrais adresser mes sincères remerciements aux Organisations internationales dont GAVI, l’Alliance Mondiale pour le Vaccin, l’UA à travers le Centre Africain de Contrôle de Vaccins et la France pour leurs efforts en faveur de la santé de la population.
Ma présence est pour exprimer mon attachement personnelle à la santé et à la place qu’elle occupe dans l’action de mon Gouvernement.
L’histoire récente de la pandémie du COVID 19 nous a montré que nous sommes vulnérables, mal préparés face aux pandémies et que par conséquent, la santé doit être une priorité permanente.
Il ya un peu plus de 4 ans, la Covid avait bouleversé nos systèmes de santé et mis en danger nos programmes de vaccination qui étaient alors relégués au second planplan devant l’urgence évidemment de lutter contre la pandémie.
Ainsi selon le rapport de l’UNICEF de 2021, 23 millions d’enfants n’avaient pas reçu de vaccins de base nécessaires dans leur croissance normale au plus fort de la crise sanitaire.
La pandémie avait mis surtout les disparités structurelles qui existaient déjà entre pays développés et pays en voie de développement, en matière de vaccination.
Bien que l’Afrique représente environ 20% de la population mondiale, son Industrie de vaccins fournis, représente à peine 0,25% de l’offre mondiale.
Le continent africain est encore largement tributaire de d’autres Régions du monde pour tenter de combler l’immensité de ce besoin.
C’est dire l’immensité de la tâche qui reste à accomplir pour la souveraineté vaccinale de l’Afrique.
Mesdames, messieurs,
En consacrant cette rencontre au lancement de l’accélérateur de production des vaccins en Afrique, GAVI et l’ensemble de ses partenaires s’inscrivent dans la voie pour corriger les points faibles du continent en matière de ripostes face aux pandémies telque le manque de matériels et de médicaments mais surtout de vaccins.
Nous avons vécu cela avec la Covid 19 avec l’arrivée tardive et en nombre insuffisant de vaccins.
L’un des défis majeurs aujourd’hui pour l’Afrique est de produire des médicaments, des vaccins et diagnostics mais également d’accéder aux plateformes de commercialisation pour participer pleinement à la lutte contre les menaces sanitaires futures.
C’est une volonté politique de l’Afrique et nous invitons tous les partenaires à soutenir cet agenda qui constitue une priorité au même titre que les autres priorités liées notamment aux situations de guerre ou de changement climatique.
L’Afrique a les capacités locales de production de vaccins. Des pays pionniers s’y sont engagés, dont le Sénégal avec l’Institut Pasteur de Dakar.
Je rappelle que cet Institut existé depuis un siècle et qu’il a une existence quasi centenaire dans la fabrication de vaccins.
L’Institut Pasteur a fabriqué son premier vaccin contre la fièvre jaune en 1937. Ce même vaccin a reçu le préqualification de l’OMS en 1966, donc depuis plus de 50 ans.
Dans la perspective de la consolidation de ses activités et de la perspective de l’Union Africaine de produire sur le continent 60% des vaccins utilisés sur place d’ici 2040, l’Institut Pasteur de Dakar a initié un ambitieux programme de développement industriel estimé à 252 millions de dollars.
Ce programme vise à maîtriser toute la chaîne de valeur en matière de productions pharmaceutiques depuis l’identification des besoins jusqu’à l’utilisation des produits par les bénéficiaires.
La réalisation de ses infrastructures et de ses équipements sont en cours de finalisation.
Le site de vaccination pôle de Yamyandju qui constitue une des entités de ce programme aura une capacité de production annuelle de 3 millions de doses de vaccins de routine d’épidémiques ou de pandémiques et utilisera les plateformes technologiques dont l’ARN messages.
Pour encadrer toutes ces initiatives, le Sénégal a déjà mis en place l’Agence Nationale de Règlementation Pharmaceutique qui est beaucoup employée pour atteindre les phases de maturation et d’homologation requises.
Tout ceci n’aurait pas été possible sans un surcroît d’efforts dans la mobilisation
des ressources pour le financement de la recherche, de l’innovation et des infrastructures de santé.
Je remercie à ce sujet les pays, Institutions et Organismes partenaires au premier rang desquels figure GAVI pour le soutien qu’ils apportent au Sénégal en particulier dans des efforts de promotion du vaccin et de la vaccination.
Notre partenariat avec GAVI, il faut le souligner, nous a valu beaucoup de résultats positifs.
Merci beaucoup à Monsieur Barroso pour ce soutien constant.
Il a beaucoup contribué à l’efficience de notre programme national de vaccination et à la lutte contre la mortalité infantile précoce.
Je sais que GAVI fait la même chose dans d’autres pays avec des rendements plus appréciés en matière de prévention sanitaire, de prise en charge médicale adéquate et de lutte contre la mortalité précoce.
En tant que pivot essentiel de la solidarité et en résonance de l’immense service qu’il rend aux bénéficiaires, GAVI mérite le soutien continue de la communauté internationale.
C’est la raison pour laquelle en ma qualité de Président de la République du Sénégal, je lance un appel à tous les pays et Institutions partenaires afin qu’ils contribuent généreusement à la reconstitution des fonds de GAVI pour la période particulièrement de 2026 à 2030.
Soutenir le financement de GAVI, c’est investir stratégiquement et à un rythme plus soutenu dans la protection de nos enfants, des générations actuelles et futures.
Je serai engagé dans cette campagne pour GAVI et je vous invite tous.
Ensemble, mobilisons-nous.
Je vous remercie.