Souventesfois mise au banc des accusés suite aux différentes crises postelectorales survenues en Côte d’Ivoire, la commission électorale indépendante( CEI), veut prendre de meilleures dispositions, cette fois-ci, en vue des élections à venir. D’où la mission que mène cette institution depuis peu en France. Laquelle mission consiste à l’installation des commissions électorales dans les représentations diplomatiques de la Côte d’Ivoire à travers l’Europe voire le monde entier..
C’est dans cette optique que le président de la CEI, Ibrahime Coulibaly Kuibiert, et sa suite ont rencontré, dimanche, la diaspora ivoirienne à Paris, 8ème.
Il n’y a pas eu de sujet tabou sur la question. De la situation des nouveaux majeurs nés en Europe à la problématique carte nationale d’identité(CNI) en passant par des cas de personnalités politiques dont les noms ont été gommés de la liste électorale, tout y est passé. Sur le cas spécifique de l’ancien président de la République de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, le président de la CEI a expliqué pourquoi président du PPA-CI a été retiré de la liste électorale.
» Monsieur Laurent Gbagbo était sur la liste électorale. Il en a été retiré parce qu’il y a une décision de justice qui le privait de son droit. Nous ne sommes pas une juridiction pour statuer sur la décision en son encontre. La CEI obéit à deux normes; la loi et les accords politiques. Le jour qu’il rentrera dans ses droits, il réintégrera la liste. Ou si les politiques s’accordent, on le remet sur la liste. Nous ne sommes qu’un réceptacle du politique et de la loi. Nous, seuls, ne pouvons rien décider ». Outre l’ancien chef de l’état, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro ne figurent pas, non plus, sur la liste électorale actuelle.
» Je le confesse, la CNI, c’est le ventre mou du processus électoral »
Le problème crucial qui plombe les élections en Côte d’Ivoire et qui en fausse les résultats, par moments, est celui des cartes nationales d’identité. Leur établissement est devenue une équation quasi insoluble pour le politique. Sur une population globale de 27 millions d’habitants, seuls 7 millions sont inscrits régulièrement sur la liste électorale. Faute de cartes nationale d’identité principalement.
» Je le confesse, la CNI, c’est le ventre mou du processus électoral. Il y a un dysfonctionnement au niveau de la délivrance des CNI, je l’avoue. Mais l’état ne fait pas exprès », reconnaît le magistrat.
» Si le président Alassane Ouattara ne gagne pas les élections, la CEI le dira »
La crédibilité du président de la CEI et de l’institution qu’il dirige a été écorchée lors de cette rencontre parisienne. Sa supposée impartialité, dans la délibération des résultats finaux, a été mise en doute. Il s’en est défendu en bon magistrature.
» Je ne suis pas prêt à me confondre dans ce qui n’est pas bon pour mon pays. Nous savons que la guerre peut venir de la CEI. La paix peut également en provenir. Mes enfants sont encore petits. Si le président Alassane Ouattara n’a pas gagné les élections par exemple, on le dira. On peut se tromper sur quelques voix. Mais quand la différence est de 1000 à 2000 voix, ce n’est pas possible ».
La mission de la CEI continue jusqu’au 21 octobre 2022. Elle va visiter, les jours à venir, les Ivoiriens de Bordeaux, Nice, Toulouse, Strasbourg pour ne citer que ces villes françaises. Avec pour objectif majeur, la densification significative de la liste électorale actuelle par la mobilisation et l’information. Car 7 millions d’inscrits sur 27 millions d’habitants, on peut qualifier cela de famélique. On le voit, la mission de la CEI n’est pas une mince affaire. Car de sa responsabilité dépend la vie de toute une nation..
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