Le Ministre-Gouverneur Albert Flindé du District autonome des Montagnes s’est auto-saisi du conflit de compétences entre l’entreprise Marocaine Topo Benhiba et l’ONG ivoirienne COSTO, en vue d’un dénouement heureux ce samedi 3 mai 2025 à son cabinet sis à Man, pour booster le projet PRESFOR dans la Région du Tonkpi.
En effet, lancé le lundi 14 avril 2025 dernier à la Préfecture de Man par le Ministre Bamba Cheick Daniel, Directeur général de l’Agence Foncière Rurale (AFOR), les opérations intégrées de sécurisation foncière des terres rurales dans la Région du Tonkpi peinent à prendre forme, en raison du conflit de compétences entre l’opérateur foncier, l’entreprise marocaine Topo Benhiba et l’ONG ivoirienne COSTO.
Ainsi, dans son récent rapport de travail dont copie est parvenue à notre rédaction, l’ONG COSTO a dénoncé plusieurs faits. Ce rapport indique que « depuis près d’un an, l’ONG COSTO a consenti d’importants efforts physiques, intellectuels et logistiques pour la concrétisation du projet. À cet effet, elle a élaboré les dossiers nécessaires pour la soumission au projet ; assuré la mise en œuvre locale du projet à travers les élus, les cadres de la région, les autorités administratives et coutumières et mis à disposition de Topo Benhiba, une équipe pour ses tournées sur le terrain ».
Faits d’ailleurs confirmés par un technicien de Topo Benhiba et plusieurs membres du corps préfectoral, qui ont gardé l’anonymat.
Par ailleurs, selon plusieurs sources proches des différentes administrations impliquées dans la mise en œuvre de PRESFOR dans le Tonkpi, « Au démarrage du projet PRESFOR, l’implication de COSTO a été totale :
– Recherche et mise à disposition d’un local pour abriter les bureaux de Topo Benhiba;
– Mise à disposition de Topo Benhiba matériels (mobilier et équipements) appartenant à Costo ;
– Détachement de personnel qualifié pour soutenir le lancement du projet ;
– Réalisation de démarches administratives auprès des autorités compétentes ».
L’origine du conflit entre les deux parties part du traitement reçu par l’ONG COSTO depuis le lancement officiel du projet : « Nous avons été complètement ignorés par Benhiba, ce qui nous a profondément surpris. Depuis ce jour, plusieurs actes de marginalisation ont été observés :
– Le recrutement de personnels externes en écartant nos membres sans justification ;
– L’exclusion systématique de Costo des réunions de prise de décision ;
– Les tentatives de Topo Benhiba de recruter nos membres,
– La non signature jusqu’à ce jour d’un protocole de travail liant l’ONG COSTO à Topo Benhiba « ; a déploré un technicien de l’ONG COSTO. Dans les Départements de Danané, Man, Biankouma, Zouan-Houni et Sipilou, des présidents d’associations de jeunes et de mutuelles rencontrés ont regretté la tentative de mise à l’écart de l’ONG COSTO. Avant de conclure que c’est « COSTO qui, au-delà de la mobilisation communautaire, maîtrise mieux le terrain et est très proche des populations depuis 2015 ».
Sous-traitante officiellement reconnue par le DG de l’AFOR, pour aider l’entreprise marocaine Topo Benhiba dans la mise en oeuvre du PRESFOR dans le Tonkpi, l’ONG COSTO peine toujours à entrer en lice dans le 14 avril, date de lancement de ce projet. Toute chose qui bloque le travail sur le terrain et suscite par ailleurs plusieurs interrogations chez les populations, les garants de la tradition DAN, les responsables de communautés allogènes et allochtones, les responsables de mutuelles de développement des villages, les membres du corps préfectoral et les responsables de l’AFOR dans le Tonkpi.
Créée en mars 2015, par la loi N°60-315 du 21 septembre 1960 relative aux Associations, l’ONG COSTO travaille légalement sur la problématique Forêt – Environnement et exploitation, dans une double perspective d’appui sur le terrain et de suivi des politiques.
La médiation de ce 3 mai 2025 du Ministre-Gouverneur, cette initiative qui tombe à pic pourra-t-elle concilier les deux parties?
Affaire à suivre…
Nunva Pierrot