Tandis que le PDCI de Bédié exige que son allié du RDR se range derrière un candidat issu de ses rangs à la présidentielle 2020, celui-ci invite le PDCI à adopter les textes du parti unique à l’occasion d’un congrès.
Si Laurent Gbagbo a, de tous temps, été taxé, à tort ou à raison d’être le boulanger d’Abidjan en raison de sa roublardise, Alassane Ouattara semble faire mieux. Tant l’actuel chef de l’Etat tourne en bourrique le PDCI relativement à son accord de lui céder le fauteuil présidentiel suite aux deux mandats que l’alliance avec le parti de Bédié lui a assurés. Seulement, Ouattara piqué par le virus du troisième mandat, remet en cause l’accord de Daoukro de septembre 2014. « Allons au parti unifié et ils sauront s’entendre entre eux pour désigner le candidat du RHDP », affirme mordicus Adama Bictogo, proche de Ouattara, citant la chute du discours de l’appel de Daoukro de Bédié. Si Bédié s’exclut de cette course à la présidentielle 2020, Ouattara maintient le suspense sur sa probable candidature quand il dit que ‘‘le candidat du RHDP sera le meilleur d’entre nous’’. Le dialogue de sourd se poursuit lorsque le parti présidentiel pousse ses alliés à se prononcer sur l’adoption des textes du parti unifié lors de congrès extraordinaire. Si l’UDPCI s’est exécuté samedi 12 mai 2018 suite au congrès du RDR du samedi 5 mai de la même année, le PDCI semble loin d’épouser cette idée. On parle plus d’un Bureau politique au sein du plus vieux parti de Côte d’Ivoire.
Le PDCI à la croisée des chemins
La pression est énorme sur les épaules de Bédié. Continuer dans le suivisme et être rélégué au rang d’éternel allié ou adpoter une posture d’opposants prêts à rompre avec les avantages juteux du pouvoir pour savourer le retour au palais présidentiel. Telles sont les deux options qui s’offrent au PDCI. Du reste, le Président Ouattara a annoncé la formation d’un gouvernement RHDP dont il exclut l’UPCI en raison de son refus du projet de parti unifié. Voici donc l’épée de Damoclès sur la tête de Bédié.
Cyrille NAHIN