Au fur et à mesure que la présidentielle d’octobre 2025 approche, de nouvelles stratégies se mettent en place pour mettre les partis de l’ opposition en difficulté.Cela à travers des stratégies visant à les museler en créant le désordre en leur sein.C’est la moindre conclusion que l’observateur le plus averti de la scène politique ivoirienne peut se permettre.C’est que depuis quelques jours,le débat politique a pris les allures d’une bataille où le plus fort qui dispose des leviers de l’état en use au maximum pour intimider les autres adversaires.
La preuve,les arrestations massives des jeunes et des menaces d’arrestations qui pèsent sur certains cadres du PDCI de Tidjane Thiam. Cinq jeunes responsables du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), ont été arrêtés et placés sous mandat de dépôt depuis début juin 2025. Quand on ajoute à cette liste l’information donnée par le Monde.fr concernant les cas du porte-parole du parti, Soumaïla Bredoumy et du docteur Osman Chérif, secrétaire national aux affaires extérieures de la jeunesse urbaine du PDCI qui auraient discrètement quitté le territoire national ces derniers jours afin d’échapper à une arrestation imminente,il y a beaucoup de choses qui clochent.
En témoigne également ces procès intentés contre des cadres du PPA-CI y compris les emprisonnements de certains cadres dont Dosso Charles Rodel,Gala Kolébly et tous ceux dont les procès sont en cours. Damana Pickass,reconnu par les Ivoiriens comme un orateur de la trempe du Grec Démosthène est frappé d’une mesure d’interdiction de sortie sur l’ensemble du territoire ivoirien.Une façon de priver le PPA-CI d’un bras fort.Koua Justin subit le même sort.Ces deux bras amputés au parti de Laurent Gbagbo,c’est se donner les moyens de réduire les chances de mobilisation des militants. Les autres voix qui portent la contradiction en dénonçant souvent certaines dérives du RHDP semblent être, elles aussi, dans l’œil du cyclone.
Dans l’entendement des Thuriféraires du régime, Il faut les faire taire. Leurs différentes réclamations étant perçues comme une « gourmandise politique ou une soif de pouvoir ». Un qualificatif pour de simples réclamations de conditions idoines pour des élections crédibles,inclusives,transparentes,démocratiques et jutes.Le PDCI et le PPA-CI sont deux grandes formations politiques qui gênent les calculs du RHDP parce que fortement implantés sur l’ensemble du pays.Dans cette compétition,pour le parti au pouvoir,l’enjeu n’est donc pas de leur faire face de façon loyal et sincère mais de tout mettre en œuvre pour les en éloigner.Sinon comment comprendre cette rhétorique sur les accusations portant sur les « atteintes à l’ordre public ,incitation de trouble l’ordre public,incitation à la haine,la diffamation,atteinte à l’honneur de l’autorité,offense au chef de L’État,atteinte à la sûreté de l’État » et bien d’autres chaînes de faux chefs d’accusations.
Au moment où les Ivoiriens tentent d’apprécier ce débat,surgit l’affaire d’une lettre que Ahoua Don Mello aurait adressée à Laurent Gbagbo pour lui demander de choisir un « plan B » au cas où sa candidature resterait bloqué. L’affaire est prise au sérieux et suscite une forte polémique.Pour certains,c’est une manœuvre des tenants du pouvoir pour détourner l’attention de ceux qui réclament la réinscription de Gbagbo sur la liste électorale. Cela est d’autant plus vrai que cette affaire occupe la une des réseaux sociaux depuis le dimanche 13 juillet 2025 dernier.Ce qui fait dire à certains observateurs que si l’on éprouve des difficultés pour fragiliser un parti de l’extérieur,c’est à l’intérieur qu’il faut avoir des pions pour faire le sale boulot.C’est ce qui semble se passer selon de nombreux analystes politiques. Mis l’un dans l’autre,ces faits font dire à ces analystes que c’est la stratégie de la fragilisation ou de la décapitation de ces partis d’opposition qui est trouvée comme solution pour résoudre l’équation posée par les citoyens ivoiriens.
Gobson Zago