La vérité sur le crime crapuleux commis par la France au camp militaire de Thiaroye en 1944 au Sénégal ne sera jamais connue tant que la puissance coloniale par ailleurs bourreau des Tirailleurs Sénégalais et rédactrice unique par excellence en chef d’alors de cette même histoire ne se décidera point un jour pour conter avec les Africains, le visage défait des complexes ontologique et de supériorité qui la rongent, ce pan honteux et laid de sa relation d’avec l’Afrique de l’Ouest qui fâche tant.
Plusieurs bras valides enrôlés par le France en renfort pour la défaire des griffes du Tyran Hitler n’ont pu regagner à jamais leurs familles respectives. En Côte d’Ivoire, à Banzamé (Plus précisément à Banzandepleu, dans le Canton Gblonlé à Danané, dans la Sous-préfecture de Séileu (Région du Tonkpi)), tout comme dans nombre de famille en Afrique de l’Ouest, la famille du patriarche Sow Lagbeu n’a jusque-là pu faire les obsèques de Massouo, l’un des leurs, parti défendre la France. Ce, parcequ’au petit matin du 1er décembre 1944, au camp militaire de Thiaroye, une ville située non loin de la capitale sénégalaise Dakar, sur ordre des officiers français, des troupes coloniales et des gendarmes français avaient lâchement tiré sur eux (Ndlr : Braves et dignes Tirailleurs Sénégalais) pour avoir simplement réclamé leurs arriérés de solde. La liberté, la fraternité et l’égalité si chères à la France venaient ainsi de s’envoler en Afrique de l’Ouest loin des radars des Occidentaux.
À l’époque, au moins 35 tirailleurs auraient trouvé la mort, sur place ou des suites de leurs blessures, selon les comptables et bourreaux, les mêmes officiers assassins Français. Un chiffre très controversé depuis et qui laisse toujours pantois les historiens Africains. Le flou béant qui entoure la conception de façon collégiale d’un document officiel très fiable par les Africains et les Français est d’ailleurs le point d’achoppement ou la goutte de trop qui fait sortir les nouvelles générations Africaines de leur gong. C’est donc à raison que le Premier Ministre Sénégalais Ousmane Sonko a réagi après la décision de Paris de reconnaître « morts pour la France » à titre posthume, seulement 6 tirailleurs exécutés à Thiaroye en 1944. Pour le leader charismatique du Pastef-les Patriotes, ce n’était pas à la France « de fixer unilatéralement le nombre d’Africains trahis et assassinés ».
Pour les consciences collectives africaines et surtout les nouvelles élites panafricainistes, nié totalement ce pan laid des relations charnières entre la France très peu reconnaissante puis l’Afrique humaniste vaut mieux que cette piètre reconnaissance à travers ce chiffre maçonnique comme le nombre total de Tirailleurs froidement assassinés par les balles assassines des troupes coloniales et gendarmes français, sur ordre des officiers français guidés depuis la France. Et la France, sous le « petit », gagnerait assez à améliorer davantage ses rapports d’avec ses ex-colonies dans tous les secteurs, imbue de la Dignité des Africains, dans un partenariat de type gagnant-gagnant sous-tendu par la vérité, en cette ère de positionnement géopolitique qui voit surtout les montées en puissance des BRICS, au détriment du Bloc occidental trop gourmand.
Nunva Pierrot